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vendredi 31 mai 2013

Billet - RIP Léon Vivien sur Facebook


« Je ne suis plus un homme du vingtième siècle, je suis un soldat de Crécy, un soudard du Moyen Âge, un fantassin sans armure. J'ai peur, Madeleine. Je t'aime. Ils arriv »
Léon Vivien, instituteur, a posté son dernier message sur Facebook le 22 mai 1915 à 12 h 20. L'opération du  Musée de la Grande Guerre s'est achevée dans la boue, les larmes, le sang et la violence. Comme la vie de millions de soldats, des deux camps. Plus de 56 000 personnes ont suivi le destin brisé de Léon et la détresse de sa femme, Madeleine, jeune maman d'un petit Aimé qui ne connaîtra jamais son père. Au cours des  mois d'avril et mai 1915, Léon prend conscience de l'horreur de cette boucherie. Après l'enthousiasme de l'entraînement et la naissance de nouvelles camaraderies, la folie des officiers, la rage des ennemis et les conditions de vie en constante détérioration plombent le quotidien des tranchées. 
La veille de sa mort au combat, Léon, de plus en plus réaliste, raconte comment la troupe est équipée de nouvelles armes : « Des couteaux de boucher ; c'est idéal pour dépecer l'ennemi et ça nous rappelle ce que nous sommes, nous, les biffins : rien de plus que de la viande en uniforme... » En illustration, terminés les sourires de Poilus sûrs de leur force. Les monceaux de cadavres et les champs éventrés par les obus donnent une idée de l'enfer. 
Et puis il y a le dernier message de Madeleine après le statut inachevé de Léon. « Réponds-moi, je t'en supplie... » Toute la détresse d'une génération sacrifiée. Poignant. 

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant. 

samedi 13 avril 2013

Billet - Plongée dans le passé avec un profil Facebook sur la Grande Guerre


Les historiens ne vont pas forcément apprécier, mais l'initiative a l'avantage de permettre à un nouveau public de s'intéresser à cette matière. Le Musée de la Grande Guerre, associé à une agence de communication, raconte sur Facebook le quotidien d'un poilu. Léon Vivien, instituteur à Paris, débute son profil en juin 1914 par l'annonce de l'assassinat de François Ferdinand, archiduc d'Autriche. Ensuite son « journal » reprend les informations du quotidien, jusqu'à l'attentat contre Jaurès. On sent une gradation dans les commentaires. La mobilisation, l'attaque des Allemands : au début, il vit la guerre par procuration en recevant des nouvelles d'un ami, Jules. Un jeune médecin rapidement fauché par un éclat d'obus. Le conflit s'avère finalement plus long que prévu. Quelques jours après l'annonce à ses amis de la grossesse de son épouse Madeleine, Léon reçoit son ordre de mobilisation. On s'imprègne alors du quotidien du Poilu en formation, avec la publication de manuels et photos tirées des riches archives du Musée de la Grande Guerre. Et le 10 avril 1915, Léon Vivien annonce son départ pour le front. 
Cette façon de raconter la guerre 14/18 a remporté un immense succès sur le réseau social. En moins d'une semaine, le profil de Léon Vivien a récolté plus de 22 000 « fans ». Même avec 98 ans de décalage, relater la guerre à la première personne et au présent rend toute l'horreur de cette abominable boucherie. L'impact n'en est que plus fort.   

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.