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lundi 16 mai 2022

De choses et d’autres - Nourriture évolutive

Quand on fait des métiers peu glorieux, il suffit parfois d’en changer l’orthographe pour en redorer le blason. A Montreuil, un jeune restaurateur a décidé de lancer son affaire. Mais comme ses compétences culinaires semblent assez limitées, il se contente d’ouvrir un énième kebab. Comment, dès lors, se démarquer de ses milliers de concurrents qui, eux, ont déjà pignon sur rue ?

Simple, il suffit de placer la barre de viande à l’horizontale, de nommer le restaurant Horizontal et de préciser en lettres très classes à côté sur la devanture : « artisan quebabiste ». Rien à voir avec le kebab : chez Horizontal, on sert des quebabs artisanaux à la viande cuisinée dans une cheminée, tel un gâteau à la broche aveyronnais. La diffusion sur les réseaux sociaux de la photo de la devanture du restaurant a été beaucoup commentée, permettant au génial « artisan quebabiste » de bénéficier d’une campagne publicitaire.

L’idée est si bonne qu’il serait idiot de ne pas la décliner, pour surfer sur la vague de la gastronomie renommée. J’imagine parfaitement un restaurant en spécialités anglaises servant des « Fiches Andes Ships » soit du poisson pané et des frites, mais présentés dans des fiches bristol fabriquées en Colombie et pliées en forme de petit bateau.

Accepteriez-vous de goûter à une Pizza Princesse ? C’est comme une pizza reine, mais un peu plus jeune, moins cuite quoi…

Et dans l’Aude, attendez-vous à voir arriver sur les tables sélectes le K-soulet. Comme le plat typique de Castelnaudary, mais avec des haricots et des saucisses en provenance de Corée. À déguster, en écoutant de la K-pop, évidemment.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 19 mai 2022

mardi 3 novembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Sauce (race) blanche


Gare au grand remplacement culinaire. Robert Ménard recycle la thèse de Renaud Camus sur l'éviction de la population européenne par les Maghrébins. Dans un reportage d'Envoyé Spécial jeudi dernier, il s'indigne du trop grand nombre de kebabs dans le centre de Béziers. Et d'annoncer qu'en tant que maire de la ville, il refusera toute nouvelle ouverture de restaurant spécialisé dans la sauce blanche.
Ménard, gardien de la gastronomie ? Heureuse surprise. Plus prosaïque, il justifie sa décision par le fait que nous vivons "dans un pays de tradition judéo-chrétienne". On renifle comme des remugles de "race blanche" à la Nadine Morano (qui doit pourtant adorer ladite sauce… en blanquette).
Ménard a le droit de ne pas aimer les kebabs. Mais si l'on suit l'argument de l'ancien responsable de Reporters sans frontières, toute la cuisine asiatique devrait aussi être bannie de nos frontières. D'autant plus paradoxal qu'avec les kebabs, on sert des frites (french fries aux USA) alors que les restaurants chinois ne proposent que du riz. Ne cherchez pas de morale à cette histoire. Ménard a simplement voulu créer le buzz, selon son habitude. Et ça marche. Tels les kebabs à Béziers ou ailleurs, de même les sandwicheries qui continueront à vendre quotidiennement des centaines de "jambon-beurre".
Et si Ménard n'était pas bête, il récupérerait cette initiative potache lancée samedi sur Facebook : organiser à Béziers, le 6 mai prochain, le premier festival international du kebab.