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jeudi 28 août 2025

BD - Les souvenirs d'un grognard de Métal Hurlant


Dominique Hé a plus que l'âge requis pour prendre sa retraite. Pourtant ce dessinateur, après avoir débuté dans les années 70 à Pilote, continue de publier des albums de BD. Classiques comme son polar historique "Chiens et loups" avec Noël Simsolo au scénario. Mais avec "La porte ouverte", il se risque dans un genre très différent : les souvenirs de jeunesse. Plus de 120 pages pour raconter ses débuts dans le monde de la bande dessinée, notamment quand il intègre les pages de Métal Hurlant sous les bons auspices de Moëbius et Dionnet. 

Une histoire qui devrait passionner tous les passionnés qui ont vécu la découverte de cette revue du côté des lecteurs. Une mine d'informations, la possibilité de passer derrière le décor. Et les plus jeunes découvriront un monde étrange dominé par ces génies que sont Jean Giraud, Druillet, Mézières. Des auteurs confirmés qui aiment donner des conseils aux "petits jeunes" tentant de percer dans le milieu. Dominique Hé en fait partie avec Loisel, Juillard, Le Tendre et tant d'autres devenus depuis des signatures reconnues.


Avant de croiser le chemin de Gir, Hé raconte comment, persuadé d'être un grand peintre, il tente sa chance aux Beaux-Arts. Rapidement, il découvre que ce n'est pas pour lui. Mais comme il est installé à Paris, il poursuit ses études à l'université de Vincennes. Une marmite bouillonnante aux mains des anciens soixante-huitards. Nouvelle désillusion pour le jeune Hé : ce n'est pas là qu'il apprendra les ficelles du métier et à faire progresser son trait. Jusqu'à ce qu'il découvre une porte ouverte, un soir. C'est dans cette pièce que Jean Giraud, célèbre pour dessiner les aventures de Blueberry, donne un cours hebdomadaire à Vincennes. Hé va s'infiltrer, écouter, se passionner et finalement montrer des dessins au maître. Après une critique sévère, le génial créateur de John Difool lui confie des scénarios d'histoires courtes. Les premières publications de Dominique Hé dans le Pilote de Goscinny. Et puis il suivra Giraud devenu Moëbius à Métal Hurlant et, contre l'avis de Manoeuvre mais grâce à l'appui de Dionnet, lancera sa série, Marc Mathieu. 

Avec beaucoup d'humour, parfois un peu de méchanceté, Dominique Hé retrace son parcours dans un milieu fermé et souvent bourré de chausse-trapes. On apprécie l'émergence de toute une génération d'auteurs passés par le cours de Giraud, l'atelier de Moëbius ou les pages de Métal Hurlant. Une certaine idée de la BD, qui pourrait paraitre datée pour certains jeunes, mais qui osait tout en des temps où il était encore interdit d'interdire. 

"La porte ouverte", Dominique Hé, Glénat, 120 pages, 23 €

jeudi 21 avril 2022

BD - Tueur d’État dans les années 50


Les années 50 redeviennent à la mode. Après le récit de Christin et Arroyo, ce sont Noël Simsolo et Dominique Hé qui restituent le Paris de cette époque. Dan est le patron d’une boîte de nuit. Une couverture pour cet ancien Résistant qui a accepté de faire partie des services spéciaux de l’État français. 

Son rôle : éliminer en toute illégalité des hommes qui complotent contre la France. Il a commencé en tuant des collabos, il continue en assassinant ceux qui aident les mouvements indépendantistes, notamment d’Afrique du Nord. Un récit assez sombre, où le héros, perdant toute notion de bien ou de mal, tue sur commande. Mais cela risque de se retourner contre lui et le second tome devrait apporter un peu de rédemption à un homme aux mains sanglantes.

« Du côté de l’enfer » (tome 1), Glénat, 14,50 €


mardi 9 mai 2017

BD : Pigalle, sa nuit et ses cadavres



Nostalgie quand tu nous tiens. Noël Simsolo ne cache pas son amour du cinéma noir des années 50. Dominique Hé, lui, est un adepte de la ligne claire. Ensemble ils ont déjà signé une série se déroulant à Hollywood au milieu du XXe siècle. Ils récidivent avec « Les miroirs du crime », mais en version française puisque l’essentiel de l’intrigue se déroule dans les cabarets de Pigalle. Guy Natale, patron de « La Perle Noire », flirte avec le monde du crime tout en conservant une relative honnêteté. En clair, il refuse de prostituer ses danseuses et de vendre de la drogue. Une intégrité qui n’est pas du goût des nouveaux caïds du quartier. Il échappe à un guet-apens, sauvé par un clochard. Guy prend soin de son « ange gardien » et va devoir mener une lutte sans merci contre des tueurs sans foi ni loi. Difficile combat dans lequel il recevra l’aide d’un policier cachant son jeu. Il mène une vendetta contre le chef de gang qui en veut à Natale. Ambiance film noir dans cette BD prévue en deux parties. On croise d’ailleurs le cinéaste JeanPierre Melville dans un cabaret et même Léo Malet, en plein repérage pour son nouveau roman policier qui verra l’éclosion d’un célèbre détective privé français. Nostalgie...
➤ « Les miroirs du crime » (tome 1), Glénat, 13,90 €

mardi 6 février 2007

BD - Or sale dans les "Secrets bancaires" de Richelle et Dominique Hé


Comment transformer des détournements de fonds et de blanchiment d'argent en histoire passionnante ? Philippe Richelle, le scénariste de cette série, a certainement longuement hésité avant de se lancer dans l'aventure. 

Il y a matière à raconter, mais comment transformer le tout en ensemble cohérent et intéressant ? La solution est simple : l'argent n'est rien sans les gens qui le convoitent. Il est donc question de billets, de lingots d'or dans « Secrets bancaires », mais les véritables héros ce sont les nombreux protagonistes gravitant dans ce milieu. Dans le troisième épisode, premier du second cycle, l'or est en vedette. Thomas Charvet charge des lingots en provenance d'Uruguay. 

Des lingots qui passent également par les mains d'un ferronnier d'art. En parallèle un jeune commerçant exhibe devant son cousin de province sa réussite sociale, essentiellement due à un trafic de grosses coupures vers la Suisse. Mais quand il tente de truander son fournisseur, tout dégénère. 

Pistes multiples pour une intrigue complexe mise en images par Dominique Hé.

 ("Secrets bancaires", Glénat, 9,40 €)