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jeudi 26 octobre 2023

BD - Démon des forêts

Le fantastique poétique manque d’intérêt pour les adolescents. Ce qu’ils veulent, passé la puberté, c’est se faire peur. Le démon de Bolingbroke est exemplaire dans cette catégorie. L’action se déroule dans une petite ville américaine, notamment un collège où les clans se regardent tels des chiens en faïence, Val et Lanie font bande à part.

 Elles sont toutes les deux dans la même classe de 4e, sont amies depuis longtemps et se passionnent pour des sujets assez incongrus. Logique quand on sait que Val est autiste Asperger et que Lani semble la bipolaire typique.

En proposant un travail sur les événements extraordinaires du passé de la ville, elles ne se doutent pas qu’elles vont réveiller un démon qui a longtemps terrorisé Bolingbroke. Val et Lanie vont avoir fort à faire pour terrasser l’Ojja-Wojja. Une histoire effrayante écrite par Magdalene Visaggio de New York et dessinée par Jenn St-Onge de Toronto. Un scénario très contemporain où les références à Star Wars ou Stranger Things sont légion.

On soulignera l’exceptionnelle qualité du dessin de Jenn St-Onge. Ses personnages respirent l’intelligence, les décors sont très réalistes et quand elle s’attaque aux démons, c’est comme si elle sortait l’artillerie lourde. Sans compter son travail très judicieux sur les couleurs. Le type d’album où l’on regrette rapidement que les planches ne bénéficient pas d’un format deux fois plus grand pour en apprécier tous les détails.

« Le démon de Bolingbroke », Jungle, 192 pages, 16,95 €

mardi 28 mai 2013

BD - La ménopause héroïque façon Cestac chez Dargaud


Florence Cestac
, auteur très respectée dans le milieu de la BD (elle a débuté comme libraire, puis est devenue éditrice tout en signant des albums pour les plus jeunes) a connu une seconde jeunesse en publiant « Le démon de midi ». Cette autobiographie générique des femmes en mal d'indépendance a remporté un beau succès, prolongé sur les planches par Michelle Bernier. 
« Le Démon du soir » est la troisième partie de cette vaste exploration de la condition féminine actuelle. Noémie approche de la soixantaine. Mari avachi, travail harassant, vie sexuelle en berne, elle décide de tout larguer pour tenter une dernière aventure excitante tant qu'elle en a encore la possibilité. 
Voyage puis installation au Sud, à la campagne : elle revit, même si les premiers temps sont très durs. 56 pages d'optimisme concentré, valable pour les femmes... et les hommes.

« Le Démon du soir », Dargaud, 13,99 €

vendredi 10 mai 2013

Billet - Ariel Castro à visage découvert, ange ou démon ?


Comment savoir ? Comment se douter ?
Ariel Castro, principal suspect dans l'affaire des séquestrées de Cleveland, avait une vie en apparence tout à fait normale. Si ses voisins tombent des nues, que dire de ses amis Facebook. Car Ariel Castro s'y est inscrit en février dernier.
Hier sa page était toujours publique. Sa photo est beaucoup moins effrayante que celle diffusée par la police. Petite barbe bien taillée, casquette et sourire, il a 38 amis. Il partage certains statuts comme cette photo, un enfant gratte une immense guitare. Il présente la basse sur laquelle il joue dans des groupes latino-américains. Son dernier message date du 2 mai. « Miracles really do happen, God is good :) » Quatre jours plus tard, le véritable miracle tenait à la libération des trois jeunes femmes captives depuis dix ans dans sa maison.
On ne voit pas l'intérieur de cette maison de l'horreur. Mais il en parle le 1er mai. Il explique avoir entendu un « grondement agréable » dans la rue et être sorti admirer une Harley. Sortir dans la rue, Amanda, Gina et Michelle devaient en rêver nuit et jour durant leur long cauchemar. La trace laissée par Ariel Castro sur Facebook est encore plus troublante quand on découvre qu'il est « ami » avec un musicien portant le même nom qu'une des séquestrées. Sur le mur de celui-ci, des centaines de commentaires. Certains croient qu'il est de la famille de Gina (faux) et d'autres l'interrogent : comment a-t-il pu être ami avec ce « sick freaks », ce monstre malade.
Comment savoir ? Comment se douter ? 

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant.