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mercredi 12 janvier 2022

Série télé - Suivrez-vous la Corde jusqu’au bout ?


Une corde au milieu de la forêt. Une simple corde, cheminant entre les arbres, à même le sol. Il en faut parfois peu pour insuffler suspense, peur et fantastique dans une série. La corde, œuvre de Dominique Rocher et Éric Forestier en trois épisodes, déjà disponible sur Arte.fr et diffusée le 27 janvier à partir de 20 h 55, raconte cette étrange découverte qui a le don d’intriguer des scientifiques isolés dans une station de télescopes européens basée en Norvège.

C’est le chef de la base qui tombe le premier sur cette corde. Au bord du chemin, loin de tout. Car cette base vit en autarcie. Pour ne pas perturber les signaux reçus par les immenses antennes paraboliques, pas de téléphone portable ni de radio. Juste des bois à des dizaines de kilomètres à la ronde. Ils vivent en vase clos. Alors que vient faire cette corde ? D’autant qu’elle génère une seconde interrogation, encore plus intrigante : jusqu’où va-t-elle ? Serge (Jean-Marc Barr), chargé de la surveillance du domaine, la suit sur plusieurs kilomètres, sans en trouver la fin. Un dimanche, un petit groupe décide de partir en promenade pour savoir ce qu’il y a au bout. C’est le début d’un long calvaire doublé d’un cauchemar. Tel un film d’horreur, les accidents et morts violentes vont d’enchaîner. 

À la base, Agnès (Suzanne Clément) la femme du chef de base, aveugle, reste dans les labos à écouter les étoiles. Mais quand elle constate que ses collègues et son mari ne rentrent pas, elle commence à s’inquiéter. Les trois épisodes racontent en parallèle la quête du petit groupe le long de la corde et l’attente angoissante de ceux qui sont restés à la base. Deux réalités presque parallèles où on a l’impression que le temps n’a plus la même emprise. 

Avec des moyens limités, La corde parvient à passionner le spectateur, notamment sur les réactions de plus en plus irrationnelles des membres du groupe. Et on se surprend à se demander : « Et moi, jusqu’où je serais allé pour savoir ce qu’il y a au bout de cette satanée corde ? »  

samedi 21 octobre 2006

"La corde aux jours impairs", polar décalé

"La corde aux jours impairs", premier roman policier de Thomas Taddeus est très déstabilisant, la réalité qu'il décrit semblant toujours altérée et la société viciée. 

Le héros de « La corde aux jours impairs » est policer. Un jeune flic qui vient juste de finir son école. Le lecteur se doute très vite que ce polar sortira de l'ordinaire car le héros s'appelle Bossa Nova. Son coéquipier Gabardine. Drôles de noms, mais drôle de pays également. Car l'action ne se situe pas en France ou dans un autre pays connu. Cette contrée imaginaire, fait parfois penser à une principauté, vivant recluse sur elle-même. 
Bossa Nova, loyal et droit, se sent un peu mal à l'aise dans ce monde très sécurisé. Son coéquipier, plus expérimentée, plus blasé aussi, tentera de lui ouvrir les yeux sur le mode d'emploi de son boulot, de la hiérarchie. Tout débite quand ils sont appelés pour enquêter sur le décès d'un homme inconnu des services de police. Il est retrouvé pendu, avec un mot manuscrit sur la table basse : « Je n'avais pas le choix ». Tout plaide pour le suicide. Mais lors de l'autopsie, effectuée par un ami de Bossa Nova, des traces de somnifères sont retrouvées dans le sang du mort. Beaucoup de somnifère. Pris bien avant l'heure supposée du suicide. En fait, au moment de sa mort, il dormait comme un bébé. 

Tueur en série
Le suicide se transforme en meurtre et le suspect en plus devient tueur en série puisque deux jours plus tard, un autre homme est retrouvé pendu chez lui, avec le même mot manuscrit, la signature du tueur. Bossa Nova va enquêter sur le passé des deux victimes, tenter de trouver un point commun, mais le premier était courtier en bourse, le second peintre sans le sou. Quand un troisième pendu, toujours avec le même type de corde, toujours un jour impair, est découvert, c'est le grand branle-bas de combat dans les hautes sphères. 
Le chef de la police, contre l'avis de ses subordonnés, fait appel à un célèbre romancier, spécialiste du polar. Un homme imbu de sa personnalité, persuadé d'avoir toujours raison. Cela donne ce savoureux passage extrait d'un article qu'il publie dans le journal local pour expliquer pourquoi les autorités attendent beaucoup de lui : « Il est bien triste de voir souvent la littérature policière si souvent dénigrée, dévalorisée, par d'obtus critiques. Loin d'être un simple produit de consommation destiné à faire frissonner le lecteur, le roman policier permet d'étendre le territoire du bien en rationalisant l'inutilité du mal. Ce faisant, il indique la direction morale que se doit de prendre une communauté, une société, une civilisation ». Attention, les chevilles enflent. Avec un avocat véreux et un grand patron, Pierlouis Vinegaar, le romancier, fait partie de ces personnages que l'on se surprend à haïr avec une certaine délectation. 
Mais le roman de Thomas Taddeus, sous des airs de manichéisme, est beaucoup plus riche. Bossa Nova parvient même à démasquer le tueur assez rapidement. Mais une fois en prison, un nouveau pendu vient brouiller toutes les pistes. Le lecteur est totalement désorienté et interrogatif : l'auteur a bien réussi son coup, l'entraînant sur un territoire qu'il n'aurait jamais imaginé en ouvrant ce roman. 
« La corde des jours impairs », Thomas Taddeus, Flammarion, 18 €