En pleine guerre froide, dans les années 50 aux USA, un petit film était régulièrement proposé aux élèves. C'est ce court-métrage de prévention qui sert de base à cette BD écrite par Scott Snyder et dessinée par Rafael Albuquerque. Dans "Duck and cover" une tortue expliquait qu'en cas d'attaque nucléaire russe, il suffisait de se réfugier sous son bureau, en classe, pour en sortir indemne. C'est peut-être ce film qui a donné la passion du cinéma à Delmont Reeves, lycéen terne de la petite ville de Schellville. Il réalise sa première œuvre enfant. un tournage qui se termine mal : un chien l'attaque et lui fait perdre un œil.
Quelques années plus tard, devenu projectionniste dans un drive durant les vacances, il a toujours très peur des chiens, mais espère encore de devenir réalisateur. Avec plusieurs de ses camarades de classe, il est collé après une bagarre. Aussi quand les sirènes retentissent, ils se précipitent sous les bureaux et échappent au feu nucléaire. Cependant, si l'attaque vient bien des Russes, ce sont des aliens ressemblant à des pieuvres volantes ou des calamars géants qui dominent désormais le monde. Tous les adultes sont morts. Ne restent que les enfants protégés par leurs bureaux.
Si au début, ce récit semble totalement invraisemblable, Snyder avec une précision chirurgicale va combler tous les trous. On va donc suivre avec intérêt l'épopée de cette bande improvisée, tentée dans un premier temps de se réfugier dans un bunker, avant de trouver un moyen de détruire les envahisseurs. Une bataille dantesque, dessinée avec force de détails et de réalisme par un Albuquerque très à l'aise dans ce genre de comics.
Et comme Snyder est un excellent scénariste, le final délivre un message d'espoir tant au niveau de la résistance aux forces obscures que de la nécessaire solidarité pour être plus fort.
"Duck and cover", Delcourt, 128 pages, 17,50 €
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