Film de Felipe Gálvez Haberle avec Sam Spruell, Mark Stanley, Camilo Arancibia, Benjamin Westfall
Le Chili, immense pays qui se cherche encore, n’a pas attendu Pinochet pour faire de la violence et la force ses principaux outils pour tenir sa population. Le film de Felipe Galvez Haberle, Les colons, raconte comment les gros propriétaires terriens ont décidé d’exterminer les Indiens pour permettre l’élevage intensif. Terre de Feu, début du XXe siècle. Quelques hommes travaillent comme des forçats. Ils posent des clôtures dans ces prairies infinies.
Bientôt, moutons et bovins vont occuper l’espace. Le problème ce sont les Indiens. Ils se moquent des clôtures. Et les animaux, même domestiques, restent des proies pour ces chasseurs-cueilleurs. Le problème peut être résolu par quelques mercenaires sans foi ni loi.
Parmi eux le lieutenant MacLennan (Mark Stanley), ancien soldat anglais, Bill (Benjamin Westfall) un cow-boy américain et un métis, Segundo (Camilo Arancibia), choisi par le premier car il connaît le pays et tire bien au fusil. Un trio dépareillé, jamais d’accord, mais qui n’a qu’un objectif : faire place nette. Ils chevauchent les grands espaces, traversent vallées, cols et vastes plaines, pour traquer ces Indiens. Et les abattre. Comme des animaux nuisibles.
Un film étouffant, malgré les décors naturels purs et gigantesques, car la sauvagerie n’est pas là où notre civilisation occidentale l’a placée. Les colons sont des prédateurs, jamais rassasiés, toujours affamés de sang frais. Seul Segundo a des scrupules, se pose des questions. Mais il est lui aussi asservi par la véritable sauvagerie du lieutenant. Il va laisser faire, complice passif d’un génocide qui ne semble avouer son véritable nom qu’aujourd’hui, un siècle après les faits. Ainsi va l’Histoire du Chili, comme de ses voisins américains.
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