jeudi 15 décembre 2016

DVD : "Irréprochable" ou la folie face à l’emploi perdu

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Étonnant thriller que cet « Irréprochable », premier film de Sébastien Marnier. Il tourne autour du monde du travail. Un milieu que le réalisateur connaît bien puisqu’il a débuté en écrivant le scénario d’une bande dessinée sur les déboires des jeunes à la recherche d’un premier job. Des histoires courtes comiques, parues chez Delcourt puis adaptées sous forme d’une web série animée en cours de production. Ce boulot, essentiel pour notre intégration à notre société. Constance (Marina Foïs) est au chômage depuis une année. Virée de l’agence immobilière qui l’employait à Paris. A la rue, elle se résigne à revenir au pays, dans cette petite ville de province morne et sinistre. Par chance, une place est libre dans la boîte où elle a débuté. Elle postule, certaine d’être reprise tant son travail donnait satisfaction à l’époque. Elle était irréprochable...

C’est sans compter avec la crise de la quarantaine. Pas la sienne, mais celle du patron qui, à choisir, préfère embaucher à l’essai une jeune fille fraîchement diplômée d’une école de commerce que son ancienne employée partie sans crier gare quelques années auparavant. Constance va alors tout faire pour prendre la place d’Audrey (Joséphine Japy).
■ L’irréparable
Le film est construit autour de la personnalité trouble de Constance. Un rôle en or pour Marina Foïs. On ne comprend pas ce qui motive cette femme. Belle, sportive, déterminée : elle a tout pour réussir. Si l’on oublie les casseroles qu’elle traîne derrière elle. Une vie sentimentale ratée, une mère malade et alcoolique, une volonté de plaire coûte que coûte, une manie d’enjoliver les choses qui vire parfois à la mythomanie.
On le découvre au fur et à mesure de ses rencontres et démarches. Sur le chemin du retour, en train, elle séduit un riche fiscaliste (Benjamin Biolay), comme pour se persuader qu’elle a encore de beaux restes. Pour se faire embaucher, elle recontacte son ancien collègue et amant (Jérémie Elkaïm), mais ce dernier, tout en étant encore sensible à son charme, la fuit, persuadé de sa folie. Car rapidement on comprend qu’effectivement Constance a un grain. Un sacré problème même. Elle espionne Audrey, va chez elle quand elle est absente, pour mieux la comprendre, lui prendre sa place aussi dans son intimité. Elle réussit à devenir amie avec elle. Une confidente qui la pousse à démissionner. En vain. Alors, l’employée irréprochable va commettre l’irréparable.
L’ambiance trouble, renforcée par les compositions musicales de Zombie Zombie, est prenante, du début à la fin. Seule réserve, pour les véritables amateurs de Marina Foïs, elle a parfois des intonations de Sophie Pétoncule, son rôle d’idiote préférée quand elle débutait dans les sketches des Robins des Bois. Sophie nous faisait rire. Constance vous fera cauchemarder.
➤ « Irréprochable », Orange Studio, 19,99 €


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