jeudi 3 novembre 2016

Cinéma : Max et Léon (du Palmashow), héros malgré eux

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LA FOLLE HISTOIRE DE MAX ET LÉON. Les deux comiques du Palmashow passent au grand écran. Ils multiplient les déguisements, les hommages et les rebondissements. Divertissant.


Ils sont tous passés par là. Un succès à la télévision se transforme obligatoirement en film au cinéma. Les Nuls, Les Inconnus, Les Robins des Bois… L’occasion d’augmenter son cercle de fans. De laisser une trace aussi, de développer des univers avec plus de moyens. Si les noms de David Marsais et Grégoire Ludig ne vous disent pas grand chose, vous avez par contre forcément ri, à un moment ou un autre, à un de leurs sketches qu’ils signent sous le nom de « Palmashow ». Avec leur réalisateur attitré, Jonathan Barré, ils se sont lancés dans l’écriture d’un longmétrage diffusé dans les salles depuis hier. Ils n’ont pas choisi la facilité en montant ce projet sur la seconde guerre mondiale avec costumes, effets spéciaux et ré- férences à des œuvres cultes comme « La grande vadrouille » ou « Papy fait de la résistance ». Il fallait oser. Ils s’en tirent plus qu’avec les honneurs.
■ Le classique duo des opposés
Max et Léon, deux orphelins, passent toute leur enfance ensemble à Mâcon. Ils s’épaulent car si l’un est vif et intelligent, il est aussi malingre et pleutre alors que l’autre, fort, costaud et bagarreur, ne brille pas par ses lumières. Le classique duo en opposition, indispensable à toute entreprise comique. Devenus adultes ils vivent simplement, l’un accumulant les conquê- tes féminines, l’autre les occasions de boire des coups. Mais on est en 1939 et la guerre est déclarée. Ils tentent bien de se faire réformer, mais se retrouvent quand même au front, à Charleville-Mézières. Le début du film, un peu lent, manquant de peps et de bons gags, est rapidement rattrapé quand les Allemands attaquent. La débâcle va pousser les deux olibrius à multiplier les déguisements pour sauver leur peau. Un régal pour Marsais et Ludig qui endossent avec un plaisir évident des tenues de soldats allemands, de sous-officiers français, de soldats anglais, de Nazis et même de tortionnaires de la Gestapo. Toujours pour se dissimuler et au service de la Résistance. Car Max et Léon, de déserteurs peu glorieux, vont devenir des légendes des FFI. Des héros français comme on les rêve. Loin d’être une succession de sketches, le film a une intrigue (parfois farfelue) qui se tient. On apprécie au passage l’apparition pour des scènes clin d’œil de quelques figures connues comme Florence Foresti, Kad Merad ou Kyan Khojandi et d’autres moins célèbres mais bien identifiables comme Monsieur Poulpe (parfait en chef de la milice), Alban Lenoir ou Simon Astier, deux complices déjà vus dans « Hero Corp ».
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Dominique Pinon, sa gueule et son talent

Au générique de « La folle histoire de Max et Léon », on retrouve Dominique Pinon dans la peau de Michel, un second rôle plus important qu’il n’y paraît au début. C’est lui qui s’occupe de l’orphelinat, seul foyer des deux amis. Avec sa gueule un peu de traviole, il essaie de les amener sur le bon chemin à coup de maximes moralistes passe partout. Ce qui a le don de bien faire rire les deux compères. Michel un peu idiot mais qui se révélera par la suite comme un redoutable meneur d’hommes.
Extrêmement talentueux, Dominique Pinon parvient sans problème à transformer son personnage, presque du jour au lendemain. Il est vrai que cet habitué des seconds rôles a une filmographie des plus impressionnante. Il a débuté dans « Diva » de Jean-Jacques Beineix, a été de tous les films de Jean-Pierre Jeunet (même Alien) et peu passer des drames les plus poignants comme « Le thé à la menthe » aux délires absolus comme « Dikkenek ».
Il excelle dans les rôles de marginaux et autres cas sociaux. Il est vrai qu’il a la gueule de l’emploi. Pourtant on devine une grande humanité derrière ces traits marqués, encore plus depuis qu’il vient de passer la soixantaine. Mais son regard, doux comme un agneau, sait aussi émouvoir. Un grand acteur atypique qui par chance a trouvé quelques réalisateurs capables de mettre en valeur son formidable potentiel. 

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