lundi 7 mars 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : le dernier salon où l'on cause

Le samedi, quand j'ai la chance d'être de repos, j'apprécie avec mon épouse d'aller faire quelques courses au supermarché du village. A chaque fois je suis sidéré par la foule dans les travées. En grande majorité des personnes âgées, des retraités débarrassés depuis longtemps des contraintes du travail hebdomadaire et des horaires à rallonge.
Mais pourquoi choisissent-ils le samedi pour remplir leur chariot ? Libres comme l'air toute la semaine, ils privilégient ce jour précis pour (il faut bien l'avouer) encombrer les rayons. Entre ceux qui marchent au ralenti et les grappes en formation quand quelques connaissances (bavardes) se croisent, notre parcours s'apparente à celui du combattant. Pourtant eux aussi doivent affronter les bouchons au rayon laitages et la retenue devant le bac des produits frais à date courte vendus -30 %.
Aux caisses, c'est encore pire. Incrédule, je confie mes interrogations à mon épouse. Ni une ni deux, elle demande à la gentille mamie qui attend devant nous : "Mais pourquoi faites-vous vos courses le samedi alors que c'est le plus gros jour d'affluence. Cela doit être pénible pour vous d'attendre si longtemps à la caisse ?" Sa réponse nous a donné une belle leçon de vie : "Au contraire, on vient le samedi car on est sûrs de croiser des amis. Cela nous permet de nous rencontrer, de discuter, de prendre des nouvelles. Arrivé à un certain âge, vous verrez que vous aussi rechercherez la compagnie."
Nous sommes restés coi devant une telle évidence. Et dorénavant au supermarché, nous considérerons nos aînés d'un œil bienveillant.

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