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jeudi 20 avril 2023

De choses et d’autres - Le dernier gadget à la mode

Beaucoup d’éditorialistes se sont moqués plus ou moins ouvertement du journal qui a interviewé le président Macron. Pour les 75 ans de son personnage vedette, Pif Gadget, magazine mensuel relancé avec succès, a permis à quelques-uns de ses jeunes lecteurs de poser des questions au président. Ses réponses ont été interprétées à l’aune de l’actualité, notamment quand on lui demande ce qu’il se passe en cas de grave crise.

Beaucoup se demandent si l’interview du président est à sa place entre une histoire comique de Pif et la réédition d’un récit complet ayant pour héros Rahan, fils des âges farouches.

Mais souvenez-vous, Pif a aussi publié d’autres BD aux titres qui pourraient être très d’actualité de nos jours. Docteur Justice (et son cri qui paralyse) aurait été d’un grand secours durant la pandémie et même aujourd’hui pour aller soigner les manifestants blessés au milieu des champs. La Jungle en folie était désopilante. Des animaux aux réactions et attitudes très humaines. Exactement l’inverse de ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale durant le débat sur la réforme des retraites.

Pif Gadget, journal communiste à ses débuts, a aussi vulgarisé le combat de la Résistance contre l’occupant nazi dans l’excellente série du Grêlé 7/13.

Pif qui le premier a publié en France Corto Maltese et a longtemps hébergé dans ses pages le maître absolu de l’humour, un certain Gotlib et son chien neurasthénique Gai-Luron.

Bref, Emmanuel Macron dans Pif Gadget, cela ne me gêne pas. D’autant que je me souviens, dans les années 70, d’une interview de Jacques Chirac, Premier ministre, annonçant le prochain abandon du service militaire obligatoire. C’était dans le journal de Tintin…

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le vendredi 31 mars 2023

jeudi 21 mai 2020

De choses et d’autres - Souvenez-vous des Tristus et les Rigolus



Depuis le 11 mai, la France est coupée en deux. D’un côté les déconfinés cools qui vivent dans la partie ouest du pays, celle qui est en vert sur la carte présentée par le ministère de la Santé. Et de l’autre les déconfinés stricts, vivant à l’Est, où le rouge domine. Deux couleurs, le vert et le rouge, une frontière nette mais fluctuante : il n’en fallait pas plus pour que me reviennent en mémoire les Tristus et les Rigolus, une bande dessinée qui m’a bien fait rire dans mon enfance. Signée Jean Cézard, publiée dans Pif Gadget, la BD mettait aux prises deux peuples que tout opposait. D’un côté les Tristus, « verts, bêtes et tristes » et de l’autre les Rigolus « rouges, malins et rigolos ». On retrouve un peu la configuration de notre pays d’après-confinement, à une différence près : l’inversion des couleurs. Aujourd’hui c’est en zone verte que l’on rigole le plus. Chez les rouges, c’est un peu la soupe à la grimace. Même si les différences ne sont pas criantes, il y a quand même plus d’avantages à vivre chez les Verts que chez les Rouges. L’autre analogie entre notre situation et la BD, consiste à la possibilité de devenir Tristus quand on est Rigolus ou l’inverse. Dès que le Tristus est sensible à un jeu de mots idiot, ses vêtements deviennent rouges et il se met à rigoler frénétiquement. 

À l’inverse, un Rigolus malheureux vire au vert et tire la tronche. Plutôt que des tests, les chercheurs devraient mettre au point un produit pour montrer si l’on est infecté ou pas. Dès qu’on a le virus, on passe au rouge (autant rester dans le code couleur du début) et on ne redevient normal qu’une fois guéri. Dans ce cas, vous verrez, la distanciation sociale sera beaucoup plus facile à faire respecter. 

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le jeudi 21 mai.