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lundi 1 mai 2023

Cinéma - “Pour l’honneur” des valeurs du rugby


Le rugby comme facteur d’intégration dans la société française, tel est le thème central du nouveau film de Philippe Guillard avec Olivier Marchal et Mathieu Madénian.

Ancien joueur, ancien commentateur, Philippe Guillard a finalement trouvé sa voie en devenant réalisateur. Un premier succès, Le fils à Joe, et quelques comédies plus tard, il revient à son sujet de prédilection : le rugby de village. Pour l’honneur raconte la rivalité entre deux villages : Trocpont-sur-Vézère et Tourtour-les-Bains. Dans cette Corrèze rugueuse et en voie de désertification c’est la lutte des classes qui fait des heures supplémentaires. Trocpont est plutôt bourgeoise, Tourtour plus prolétaire.

Marco Bianchoni (Olivier Marchal), patron du bistrot et entraîneur de Tourtour ne sait plus comment faire pour remporter le derby. Car la riche Trocpont, sponsorisée par les salaisons Lalanne, attire d’anciennes gloires du ballon ovale. Quand la préfecture décide de placer une dizaine de demandeurs d’asile à Tourtour, dans l’ancien hôtel de Marco, c’est un choc pour ce petit village très (trop…) Français.

Mais le fils d’immigré italien sait d’où il vient et va tenter une intégration des congolais, Afghans et autres Africains en les enrôlant dans son équipe. Un petit jeune a une botte redoutable, un autre au gabarit impressionnant capte les balles en touche et un lutteur afghan déménage en mêlée. Reste à leur expliquer les règles de ce sport. Ce n’est pas gagné d’avance, d’autant que Marco est sous pression : ce derby il veut le gagner.

Hilarant Mathieu Madénian 

On aurait pu craindre que le fond de l’histoire sur l’intégration fasse un peu trop bisounours, mais le scénario de Philippe Guillard et Éric Fourniols évite aisément les gros pièges. Au contraire, il apporte une vision assez juste de la fracture de la société française. Tout en restant résolument optimiste. Et souvent très comique.

Olivier Marchal assure une performance majeure quand il harangue ses troupes. Le meilleur du rire à gorge déployée reste quand même le Catalan de la distribution : Mathieu Madénian. Son personnage d’adjoint, taillé comme une crevette mais qui ne peut pas s’empêcher de chambrer les armoires à glace, affublé d’une casquette et d’une moustache ridicule, mériterait presque une suite uniquement consacrée à son humour dévastateur.

Comédie française de Philippe Guillard avec Olivier Marchal, Olivia Bonamy, Mathieu Madenian.

 

vendredi 18 juillet 2014

Cinéma - Faut-il courir voir le film "FastLife" de Thomas Ngijol ?

Thomas Ngijol réalise un film hybride sur l'air du temps.


Comédie ou réflexion philosophique ? Parodie ou premier degré ? Démarche sincère ou simple machine à fric ? En sortant de la projection de « FastLife », second film de Thomas Ngijol, on a l'esprit encombré d'une multitude de questions. Quel est le véritable message de ce film sur un sprinter français tombé dans l'oubli après une grande performance de classe internationale ? On balance entre le « Tous pourris » et « Il y a toujours un espoir de rédemption ». Cette indécision est-elle aussi voulue ? Nouvelle interrogation dont on n'a pas plus la réponse...
Comme nombre de petits Africains, Franklin Ebagé (Thomas Ngijol) est repéré par un agent français. Il rejoint la métropole et progresse rapidement dans sa discipline de prédilection : le sprint. Jusqu'à la consécration, une médaille d'argent aux Jeux Olympiques. C'est la belle vie. Un temps... Le film, après cette intro très paillettes, débute sept ans plus tard. Franklin n'est plus au top physiquement, mais dans sa tête il est toujours persuadé d'être le meilleur.

Il redescend sur terre quand son agent (Julien Boisselier) lui annonce que son image ne fait plus vendre. Il n'est plus sur la « liste » des équipementiers. Tout ce qu'il peut lui proposer c'est une campagne de promotion pour des... poulets fermiers. Grandeur et décadence ! Et pour couronner le tout, sa copine Pauline (Karole Rocher) lui annonce qu'elle est enceinte.

Olivier Marchal irrésistible
Entre grosse comédie et presque drame social, la frontière est étroite parfois. En montrant le chemin de croix de cet homme trop vite adulé par les foules, Thomas Ngijol frappe parfois juste. Mais la caricature semble toujours l'emporter. Saluons au passage la composition parfaite d'Olivier Marchal, en gros bonnet de la volaille estampillée « Made in France », ancien rebelle rock reconvertit au capitalisme cynique. Le flic aux rôles sombres et dépressifs donne de plus en plus à sa carrière un côté fun et rigolo.
Reste le retour au pays natal (Aimé Césaire est d'ailleurs cité) de Franklin. Dans ce Cameroun grouillant de vie et de jeunesse, non contaminée encore par les artifices de la vie moderne, le sprinter se ressource, retrouve ses racines et la volonté de vaincre. Les dernières scènes du film, tournées dans le Stade de France durant un authentique meeting d'athlétisme, est un tour de force étonnant, le comique parvenant à remporter un 100 mètres de légende face aux meilleurs spécialistes. Mais là aussi il faut nuancer le propos, Thomas Ngijol ne semble jamais se contenter d'une seule et unique fin.