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samedi 28 mai 2016

DVD et blu-ray : "99 homes", thriller sur... la crise de l'immobilier américain

99 homes,crise,usa,immobilier,wildsidevideoComment rendre intéressant un film sur la crise de l'immobilier américain, les fameuses subprimes provoquant l'expropriation de millions de foyers modestes incapables de rembourser leur emprunt. Ramin Bahrani, jeune réalisateur, a placé son film "99 homes" sur le plan humain. Dennis Nash (Andrew Garfield), le principal protagoniste, ouvrier dans le bâtiment, est directement concerné. Au chômage, seul pour élever son fils, avec sa mère à charge, il est persuadé que le tribunal écoutera ses arguments. Mais la justice américaine ne lui accorde que 60 secondes. Une minute pour voir sa vie s'écrouler, sa maison saisie par la banque.
Entre alors en action Rick Carver (Michael Shannon), le courtier en immobilier chargé de récupérer le bien pour l'établissement financier. Un expert en opération délicate, sans états d'âme. Il se fait aider par des policiers qui ont toute latitude pour arrêter les récalcitrants. Pour Nash, c'est la personnification même de ses malheurs. Paradoxalement c'est aussi son sauveur. Carter, séduit par la volonté de Nash, lui propose des petits boulots. Puis il le forme pour devenir son adjoint. Même si ses trafics sont à la limite de la légalité, Nash accepte de le suivre. Car il n'a qu'un seul et unique désir : récupérer sa maison.

Le film semble parfois un peu grossir le trait. Mais les acteurs, excellents, parviennent à faire accepter des situations extrêmes. La fin, relativement ouverte, laisse quand même un petit espoir de rédemption, même si les dégâts sont souvent irréparables. On retiendra surtout de "99 homes" la performance de Michael Shannon dans le rôle du 'méchant'. Certes il est odieux et détestable, mais il reste cohérent, comme si, en y réfléchissant bien, son attitude était compréhensible, pour ne pas dire excusable. La loi du marché...
DVD et blu-ray sont proposés avec un long entretien croisé entre le réalisateur et son interprète enregistré au festival de Deauville, où le film a remporté le grand prix en 2015.
"99 homes", Wild Side Vidéo, 19,99 euros

dimanche 8 juin 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Detroit détruit


La crise économique de ces dernières années aux USA a parfois la puissance d'un ouragan. La même force destructrice, mais au lieu de raser des quartiers en une journée, c'est un peu plus long.
Exemple avec la ville de Detroit, la mégalopole de l'automobile. Des milliers de familles, incapables de rembourser leurs prêts, sont mises à la porte de chez elles. Et souvent, les maisons saisies par les banques sont laissées à l'abandon. Un site internet a utilisé une nouvelle fonctionnalité de Google Street View pour mettre en relief cette profonde mutation du paysage urbain. La fonction « Time machine » permet de voir une rue à différentes époques. Les premiers passages des voitures Google datent de 2008. Les dernières de 2013.
En deux ou trois images on constate toute l'ampleur du phénomène. Première photo : rue d'un quartier résidentiel classique. Trois maisons sont alignées, pelouse tondue, haies taillées, peintures rutilantes. Deuxième cliché : une des maisons a brûlé, la seconde est envahie par les mauvaises herbes, portes et fenêtres défoncées. Troisième vue : il ne reste rien des deux premières maisons remplacées par des broussailles, la troisième est envahie par une montagne de détritus, fauteuils défoncés, matelas crasseux...

Et ne croyez pas que ce soit un cas particulier. Je vous invite à aller sur goobingdetroit.tumblr.com/, vous y trouverez des dizaines de montages photos ou vidéo du même genre. La nation la plus puissante du monde a beau montrer ses muscles et exhiber ses milliardaires, elle semble encore bien fragile socialement.

jeudi 24 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Numéro à vendre, œuvre d'art en construction

Pas content Benoist Apparu. Ancien secrétaire d'État au logement, député et maire de la ville de Châlons-en-Champagne, il se retrouve au centre d'une performance d'artistes locaux, à l'insu de son plein gré.
Les trois artistes, Laurent Boijeot, Sébastien Renauld et Nicolas Turon prennent le politique au mot quand il souhaite, durant la campagne des municipales, « remettre un peu de folie en centre-ville ». Ils impriment des dizaines de panneaux indiquant « A vendre » avec le nom de la société Châlons-Immo et un numéro de téléphone à contacter. Ils les accrochent au hasard, sur des balcons, des grilles et des portes un peu partout dans Reims. C'est tellement bien imité que des centaines de personnes téléphonent pour se renseigner.
Problème, le numéro noté est celui du portable du maire de Châlons qui est rapidement submergé d'appels. Le happening est certes original, mais pas sans conséquence. Benoist Apparu a porté plainte pour violation de vie privée (il a dû changer de ligne) et le parquet a ouvert une enquête.
La police n'aura pas trop à chercher puisque les artistes expliquent leur démarche sur leur site, photos d'installation des panneaux à la clé. Ils n'en sont pas à leur premier coup politique. En janvier, ils ont imprimé et distribué 20 000 tracts annonçant la candidature d'André Rossinot et Jean-Marie Raucsh, anciens maires de Nancy et Reims. La justification de cette démarche : « 200 000 spectateurs, 24 heures d'émotions, enfin du spectacle de rue vivant. » Alors, c'est de l'art ou un tour de cochon ?