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mercredi 11 juin 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - L'art du rien

Il arrive que des lecteurs s'offusquent du contenu de cette chronique. Dernière en date Rosy, une abonnée qui, par email, me reproche d'être
"inintéressant et insipide" notamment quand je raconte mes vacances en Espagne. Certes, le rythme quotidien (6 jours sur 7 exactement, depuis près de trois ans) est usant, mais je ne pense pas à ce point tirer à la ligne.
Et franchement je pourrais faire pire dans le vide, le rien. Comme Marina Abramovic par exemple. Cette artiste américaine d'origine serbe, surnommée 'la grand-mère de l'art performance' débute aujourd'hui une exposition dans une galerie londonienne. Elle s'est donnée 512 heures pour découvrir "comment faire de l'art à partir de rien". Le concept est simple. Elle circule dans la galerie en compagnie des visiteurs et se concentre sur "la transmission d'énergie entre le public et l'artiste".
Selon elle, "l'art est une question d'énergie et l'énergie est invisible". Marina Abramovic n'est pas à sa 1re expérience du genre. En 2011 au Musée d'art moderne de New York (MOMA), sa performance intitulée "The artist is present" la place, assise face au visiteur, sans parler ni bouger ; elle se contente de fixer son regard.
Aux sceptiques pris de doute quant à la pertinence artistique de Marina Abramovic, ceux qui comme Rosy préféreraient une chronique "basée sur des événements locaux ou sur la tradition", je recommande le documentaire de Matthew Akers tiré de la performance du MOMA. Vous y constaterez comment un regard et le silence peuvent déchaîner un torrent d'émotions.

jeudi 24 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Numéro à vendre, œuvre d'art en construction

Pas content Benoist Apparu. Ancien secrétaire d'État au logement, député et maire de la ville de Châlons-en-Champagne, il se retrouve au centre d'une performance d'artistes locaux, à l'insu de son plein gré.
Les trois artistes, Laurent Boijeot, Sébastien Renauld et Nicolas Turon prennent le politique au mot quand il souhaite, durant la campagne des municipales, « remettre un peu de folie en centre-ville ». Ils impriment des dizaines de panneaux indiquant « A vendre » avec le nom de la société Châlons-Immo et un numéro de téléphone à contacter. Ils les accrochent au hasard, sur des balcons, des grilles et des portes un peu partout dans Reims. C'est tellement bien imité que des centaines de personnes téléphonent pour se renseigner.
Problème, le numéro noté est celui du portable du maire de Châlons qui est rapidement submergé d'appels. Le happening est certes original, mais pas sans conséquence. Benoist Apparu a porté plainte pour violation de vie privée (il a dû changer de ligne) et le parquet a ouvert une enquête.
La police n'aura pas trop à chercher puisque les artistes expliquent leur démarche sur leur site, photos d'installation des panneaux à la clé. Ils n'en sont pas à leur premier coup politique. En janvier, ils ont imprimé et distribué 20 000 tracts annonçant la candidature d'André Rossinot et Jean-Marie Raucsh, anciens maires de Nancy et Reims. La justification de cette démarche : « 200 000 spectateurs, 24 heures d'émotions, enfin du spectacle de rue vivant. » Alors, c'est de l'art ou un tour de cochon ?