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mercredi 23 avril 2025

Roman – Moments de flottement

Paru l'an dernier aux USA, ce roman de Jessica Anthony semble pourtant écrit au moment des faits, à la fin des années 50, alors que les Russes viennent de lancer leur premier Spoutnik dans l'espace et que les Américains tentent de profiter de la vie après une longue guerre et malgré la « menace rouge ». Kathleen et Virgil Beckett est le couple témoin de ces USA triomphants. 

Il gagne bien sa vie, elle s'occupe de leurs deux enfants. Ils vivent dans un bel appartement d'une résidence avec piscine. Mais un dimanche de novembre, sous un timide soleil, Kathleen décide d'aller profiter de la piscine. Elle plonge, nage, farniente et n'en sort plus de la journée. Sur ce simple petit événement, l'autrice décortique la vie du couple. On découvre les doutes de Virgil, son immobilisme et conformisme. 

Puis on plonge dans les frustrations de Kathleen, femme se sentant de plus en plus enfermée dans un rôle, trouvant dans cette piscine l'occasion de sortir des rails, d'en faire une scène pour les plus grand plaisir des autres habitants de la résidence. 

Un roman amer sur ces moments de flottement que l'on affronte forcément au cours de notre vie. 

« Nage libre » de Jessica Anthony, Le Cherche Midi, 144 pages, 18 €

vendredi 6 septembre 2024

Rentrée littéraire - Les solitudes d’Yves Harté

Yves Harté, journaliste, a rencontré nombre de solitaires dans le cadre de ses reportages. Il se souvient d’eux dans ce livre hommage où il parle aussi de la mort de son père et de sa propre solitude.

Ils sont partout mais on ne les voit pas. On les ignore. Certains le vivent mal. D’autres apprécient. Dans toute société, il y a des solitaires, des êtres qui ne s’épanouissent que dans la solitude, l’ignorance des autres. Dans son nouveau roman, Parmi d’autres solitudes, Yves Harté dresse le portrait de quelques-uns de ces hommes et femmes, perdus dans la foule tout en étant totalement ignorés d’elle.

Le journaliste à Sud-Ouest doit régler les dernières affaires de son père, mort dans un accident de la circulation. Notamment vider la maison où il s’était retiré entre Béarn et Landes, une fois à la retraite. Inventaire d’une fin de vie et dans les papiers personnels un classeur contenant les ébauches de portraits écrits des années auparavant par Yves Harté. Tout en racontant son père, Yves Harté reprend ces embryons de nouvelles du réel ayant pour point commun la solitude des personnes rencontrées. Il y a un clochard malchanceux, estropié par un camion, un fils de bonne famille, caché car alcoolique, un vieux paysan au bout du rouleau a près la perte de sa femme puis de sa chienne de chasse.
Seule femme dans le lot, Mademoiselle Anne, institutrice dans les Charente. Sa solitude est différente des autres. Car c’est dans la multitude des amants d’un soir qu’elle affirme cette envie d’oubli. Adolescente, elle était amoureuse de son grand frère. Pour contrer le sort, elle décide qu’à partir de 21 ans elle aura plein d’amants. Elle met son plan à exécution un été. « Le premier fut un homme d’un soir, à Canet-Plage, où elle passait des vacances au camping avec sa meilleure amie. Il avait une voiture de sport. Il la laissa le cœur barbouillé, un peu malheureuse et vaguement soulagée. A son retour, elle n’en parla à personne. »
Tranches de vies et exploration familiale font de ce roman un texte qui parle à tout le monde.

« Parmi d’autres solitudes » d’Yves Harté, Le Cherche Midi, 176 pages, 19 €