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mardi 17 juin 2025

BD - La mort en silence au cœur de la campagne française

Albertine Buisson. 99 ans. Doyenne du village. En pleine canicule, le maire de Courteville en Normandie transpire a grosses gouttes dans son bureau, au téléphone. Il vérifie que tous ses administrés "sensibles" sont en bonne santé et entourés. Quand il compose le numéro d'Albertine, pas de réponse. Elle habite une maison isolée, loin du bourg. Il n'a pas le temps de s'y rendre, alors il demande directement à une de ses adjointes qui est de la famille. Elle n'a pas vu la vieille dame depuis des années car elle est fâchée avec son beau-frère, c'est lui qui s'occupe d'Albertine, sa mère, depuis qu'elle ne quitte plus la maison, incapable de marcher. 

Ce roman graphique débute comme un reportage de la PQR (presse quotidienne régionale) sur le rôle des élus en situation d'urgence. Un dévouement chronophage mais essentiel pour le bien de la communauté. Le maire va de nouveau tenter de contacter Albertine. En vain. Alors malgré la chaleur accablante, il se rend sur place. Découvre une maison fermée, comme abandonnée. Il se doute qu'Albertine va mal. Voire plus. Il met la pression sur son adjointe. Le beau-frère. Et finit par prévenir la gendarmerie. 

Écrite par François Vignolle et Vincent Guerrier, tous les deux journalistes dans la région, cette BD romance une histoire réelle. Car des Albertine, il y en a eu des dizaines ces dernières années. La solitude, l'abandon et finalement la disparition dans l'indifférence. Un fait divers horrible, qui nous questionne sur nos rapports avec les personnes âgées proches, mis en images par Vincenzo Bizzarri, auteur italien qui refuse toute représentation sordide. La mort dans la campagne française ne s’accommode pas de sensationnalisme

"Albertine a disparu", Glénat, 144 pages, 23 €

lundi 27 novembre 2023

BD - Le mystère Lapérouse enfin résolu ?


Découvrir de nouvelles terres, de nouveaux pays et mieux connaître notre planète a donné l’occasion à des scientifiques de se transformer en aventuriers. En France, c’est Lapérouse qui illustre parfaitement cette quête de connaissance. Pourtant le navigateur, à la tête d’une ambition expédition commandée par le roi de France en 1785, n’est jamais revenu à bon port.

Son bateau, la Boussole a disparu corps et biens dans le Pacifique Sud. Une énigme sur le point d’être résolue par la marine nationale française en cette année 1964. De nouveaux vestiges viennent d’être découverts sur la barrière de corail de Vanikoro, là où s’est échoué et a sombré l’autre navire de l’expédition Lapérouse, l’Astrolabe. La Boussole a-t-elle aussi été emportée par ce cyclone ?

LF Bollée et Marie-Agnès Le Roux, les scénaristes de ce roman graphique dessiné par Vincenzo Bizzarri, racontent cette expédition mouvementée. Plus qu’une simple reconstitution historique, ils ont imaginé une intrigue avec des personnages imaginaires mais très crédibles.

Il y a le commandant de l’expédition, un militaire ambitieux qui prend trop de risque pour la grandeur de sa nation et les médailles qu’il pourrait arborer une fois rentré à Paris, une jeune journaliste, féministe avant la lettre, effrontée, libre, experte en photographie sous-marine et un nageur de combat, force de la nature, militaire obéissant, plus habitué à s’infiltrer clandestinement derrière les lignes ennemies (on est en pleine guerre froide) pour éliminer froidement des ennemis condamnés par le plus haut sommet de l’État qu’à jouer les collecteurs de vestiges archéologiques encastrés dans le corail.

Ce sont ces rapports compliqués entre personnalités opposées qui donnent tout son sel à ce récit, finalement assez banal et qui ne restera pas dans les annales de la grande l’histoire de France.

« Lapérouse 64 », Glénat, 160 pages, 22,50 €