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dimanche 26 février 2023

De choses et d’autres - Moins cuit, moins cher ?

Mode lancée par une enseigne nationale, les baguettes sont désormais proposées sous différentes cuissons. Avant, le commerçant affable demandait comment on aimait son pain quotidien, pas trop cuit ou bien doré ?

Maintenant, trois piles sont en rayonnage. La blanche, presque de la pâte crue ; la normale, baguette juste comme il faut et craquante et la bien cuite, voire noire, réservée aux bonnes dents et amateurs de croûte un peu brûlée qui colle aux dents.

Trois baguettes, plus de choix mais un seul et même prix. Pragmatique, alors que tout le monde nous demande de diminuer notre consommation (jusqu’à trouver des astuces pour faire cuire plus rapidement les pâtes), je m’étonne du fait que ces trois versions de la baguette soient au même prix.

Car objectivement, une fournée blanche consomme forcément moins d’énergie que la bien cuite. Si la baguette normale est à 1,10 €, la logique voudrait que la blanche coûte 5 centimes de moins et la beaucoup plus cuite 5 centimes de plus.

Ce serait sans doute compliqué au niveau de la comptabilité du boulanger, mais compréhensible pour les clients.

Dans le même ordre d’idée, quand, au restaurant, le serveur vous demande la cuisson de votre viande, si vous répondez bleu, l’addition sera-t-elle un peu moins lourde que celle de celui qui aime les steaks bien cuits et transformés en semelles coriaces ? Là aussi, les restaurants ne se sont pas encore adaptés.

Et pourtant, s’ils baissaient leurs steaks tartares de 10 %, je suis sûr que leur facture énergétique serait moins problématique à la fin du mois.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le mercredi 8 février 2023

dimanche 11 décembre 2022

De choses et d’autres - Patrimoine croustillant

Il y a les ours du Vallespir, passés inaperçus, en dehors de notre région, et puis la baguette, à la une de tous les médias. Tous les deux sont entrés, ce mardi, au patrimoine immatériel de l’Humanité. Le premier est partagé avec l’Andorre, mais le second est spécifiquement français. Longtemps, avec le béret, la baguette a caricaturé le Français moyen qui la porte coincée sous le bras.

Pourtant, ce pain si particulier est assez récent. La baguette correspond surtout à une industrialisation de la boulangerie. Et une baisse des prix. Les plus anciens des lecteurs se souviennent des campagnes de publicité pour la baguette à un franc, menée par une grande chaîne de supermarchés. Pas chère, mais certainement moins bonne. Beaucoup d’artisans ont résisté. Finalement, le marché et la concurrence ont fait qu’eux aussi ont proposé des baguettes industrielles à bas prix.

Franchement, cette baguette-là ne mérite pas son inscription au patrimoine universel. Ce n’est qu’une pâle copie d’un produit beaucoup plus intéressant dans ses nouvelles formes. Ce n’est pas la baguette qui aurait dû être protégée, mais tout l’art de la boulange à la française. Car, entre un gros pain rond au levain, à la farine d’épeautre bio et une baguette issue d’une pâte surgelée fabriquée à la chaîne, il n’y a pas photo.

Par chance, il reste encore quelques boulangers qui fabriquent de véritables baguettes. Généralement, les clients connaisseurs savent exactement à quelle heure elles sortent du four. Car, il est vrai qu’une baguette tradition, encore tiède, tartinée de beurre et de confiture, reste le meilleur moyen de profiter du café ou chocolat matinal et de débuter une journée, peut-être un peu franchouillarde, mais que le monde entier nous envie.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le vendredi 2 décembre 2022