Affichage des articles dont le libellé est John Twelve Hawks. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est John Twelve Hawks. Afficher tous les articles

mardi 28 juin 2011

SF - Voyageurs et Arlequins : aventure finale

Le mystérieux John Twelve Hawks met enfin un point final à sa trilogie racontant les arcanes des Mondes parallèles.


La littérature fantastique et de science-fiction, tout en étant d'excellents moyen d'évasion et de distraction, permettent également aux auteurs de poser des problématiques très actuelles. Au centre de la trilogie des « Mondes parallèles » de John Twelve Hawks se trouve de fait la dénonciation de notre société du tout numérique synonyme du « tous surveillés ». Caméras de surveillance, GPS, téléphones portables, ordinateurs : il existe quantité de solutions pour ceux qui le veulent pour vous espionner. Vous et votre voisin. Tout le monde en fait. Il suffit d'avoir un ordinateur assez puissant, un ordinateur quantique que les Frères de la Tabula, l'organisme secret et imaginaire, les « méchants » du roman, sont en train de mettre au point.

Le Bien contre le Mal, la liberté contre la prison : ce combat éternel atteint son apogée dans la dernière partie de cette trilogie. Notre monde n'est pas unique. D'autres existent, en parallèle. Seuls les Voyageurs peuvent passer de l'un à l'autre. Il n'en restent que deux, Michael et Gabriel Corrigan. Le premier a choisi le camp de la Tabula, le second celui de la Résistance. Les Voyageurs sont protégés par les Arlequins, des guerriers prêts à tout pour les défendre. Maya, la jeune femme devenue Arlequin dans le volume précédent, est restée coincée dans le premier monde. La violence y règne en maître. Gabriel, amoureux de Maya, va tout tenter pour la retrouver et la ramener. Cela donne l'occasion à John Twelve Hawks de décrire cet enfer où « des torchères vomissaient flammes et fumées aux endroits où les canalisations étaient rompues. » Seule, elle va devoir se battre contre des « Loups » affamés, tout en perdant ses forces et ses derniers espoirs.

L'insécurité, arme des Puissants

De son côté, Michaël met tout en œuvre pour prendre le pouvoir à la tête de la Tabula. Pour cela il doit donner des gages aux frères. Il entreprend un voyage dans un nouveau monde, celui dominé par les demi-dieux. Là aussi la violence règne en maître. Mais elle est presque souhaitée par les habitants, travailleurs dociles, aimant se distraire en regardant de spectaculaires exécutions capitales. Michaël se trouvera renforcé dans cette vision du pouvoir et mettra en place un complot mondial pour faire grimper l'insécurité : « Les demi-dieux lui avaient appris que la peur était beaucoup plus facile à vendre que la tolérance et le respect de la liberté. La plupart des gens n'éprouvent du courage qu'en voyant d'autres prendre position. D'autre part, cette politique de la peur réunissait les suffrages d'un solide corps électoral, où se rassemblaient tous les dirigeants qui avaient compris que les changements en cours renforceraient leur propre pouvoir. » Une politique de l'exploitation massive et sans nuances des faits divers qui a déjà fait ses preuves en d'autres circonstances...

Livre prémonitoire par certains aspects, « La cité d'or » est également un récit d'amour et d'espoir. Maya, l'Arlequin, est enceinte de Gabriel, le Voyageur. Un enfant qui pourrait changer la face du monde. Et donner l'occasion au mystérieux John Twelve Hawks (pseudonyme d'un homme ou d'une femme vivant caché loin de toute technologie) de proposer dans quelques années un second cycle de ces « Mondes parallèles » décidément passionnants et immensément riches de possibilités narratives.

« La Cité d'or », John Twelves Hawks, Lattès, 20 €

dimanche 10 août 2008

SF - Arlequin protecteur


Entre fantastique et thriller, cette série des Mondes parallèles de John Twelve Hawks est aussi la dénonciation de notre société informatisée.

Même dans les coins les plus reculés de la France profonde, il existe des caméras de surveillance ou des webcams qui pourraient, en direct, filmer, espionner, ce qui se passe. Dans les grandes villes, de nos jours, il est quasiment impossible de ne pas être filmé à plusieurs reprises durant une journée. John Twelve Hawks, dans ce monde qu'il décrit dans ses romans et qui ressemble tellement au nôtre, part du principe que ces caméras espions sont toutes reliées entre elles au service d'une société secrète, la Tabula, qui a la prétention de régenter le monde dans l'ombre. La Tabula est composée de Frères. Elle n'a qu'un ennemi : la confrérie des Voyageurs. Des humains aux pouvoirs surnaturels, pouvant passer d'un monde à un autre. Voyageurs protégés par les Arlequins, guerriers entièrement dévoués à la cause des premiers.
Dans le premier tome (qui est offert avec le second volume, une édition limitée au premier tirage), il ne restait plus que deux Voyageurs, des frères, Gabriel et Michael Corrigan. Ils sont sous la protection de Maya, une jeune Arlequin. Si Gabriel restera fidèle à sa cause, Michael choisira le camp adverse et rejoindra la puissante Tabula.
« L'Arlequin » débute par une expédition des Frères dans une communauté isolée au coeur de l'Arizona. Tous, ayant choisi de vivre avec un minimum de technologie, seront exterminés. Un massacre transformé en suicide collectif. Gabriel n'est pas dupe. D'autant qu'il y a eu une rescapée, une petite fille. Réfugié à New York, le dernier Voyageur ne restera pas longtemps dans sa cachette. Les armes de la Tabula sont multiples et très efficaces. Il devra fuir et encore fuir, avec Maya qui le protège et lutte pour ne pas tomber amoureuse de ce bau jeune homme sensible. Une course haletante qui emmène le lecteur de Londres à Berlin en passant par Rome et l'Afrique.
Les thématiques abordées par John Twelve Hawks font parfois penser aux romans de Stephen King. Et qui sait ? En effet, personne ne sait qui se cache derrière ce pseudonyme. Pas de photos ni de biographie, l'éditeur ne sait même pas s'il s'agit d'un homme ou d'une femme. Un culte du secret qui confine à la paranoïa. Mais en découvrant la société décrite par l'auteur, on se doute que la discrétion est une des dernières armes de l'homme pour rester libre.
« L'arlequin » (Les mondes parallèles, tome 2), John Twelve Hawks, Lattès, 22 €