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jeudi 3 novembre 2022

Cinéma - “Mascarade”, méfiez-vous des apparences

Ils sont beaux, riches et célèbres. Mais derrière les masques, la réalité est peu glorieuse. 

Adrien (Pierre Niney), jouet sexuel de Martha (Isabelle Adjani), star sur le retour.  LES FILMS DU KIOSQUE - PATHÉ FILMS

Comédie clinquante pleine de strass, de paillettes et de luxe, Mascarade de Nicolas Bedos, sous des airs de jolie réalisation très léchée, est un film qui joue sur la saleté de l’âme humaine. Les quatre protagonistes de ce film se déroulant sur la Côte d’Azur, entre villas de rêve et palaces de légende, sont beaux, parfois très riches et ne manquent de rien. Juste d’un peu d’humanité. Beaucoup en fait. 

Toute l’histoire de ce qui aurait pu être une comédie romantique - et se révèle un thriller social machiavélique - tourne autour du personnage de Martha. Cette star du cinéma, interprétée par une Isabelle Adjani décrochant enfin un rôle à la démesure de son talent, donne une réception dans sa villa avec vue sur la baie de Nice. Elle veut montrer, exhiber plus exactement, à ses connaissances son nouveau jouet, Adrien (Pierre Niney), prétendument écrivain, gigolo de son état. A cette soirée, il croise Margot (Marine Vacth), qui, elle, est la dernière conquête d’un riche notable local. Entre ces deux jeunes pour qui l’amour n’a jamais été une réalité tangible, les points communs sont nombreux.

Presque un film féministe

Avec une même envie de mettre fin à cette existence qui ressemble furieusement à de l’esclavage. Le gigolo et l’escort vont unir leurs talents pour ponctionner quelques millions à la tyrannique Martha et au trop naïf homme d’affaires, Simon (François Cluzet), une proie de choix pour Margot. 

Nicolas Bedos, pour son nouveau film, signe un scénario alambiqué, aux multiples rebondissements, dévoilant, par petits bouts, les véritables personnalités des uns et des autres. Si les « vieux », Martha et Simon, sont assez lisibles (méchanceté et égoïsme de la première, prétention et trop grande estime de soi pour le second), le profil des « jeunes » est plus complexe. Si Adrien est dans le regret après avoir dû abandonner une prometteuse carrière de danseur classique sur blessure, Margot fonctionne essentiellement sur la colère contre les hommes ; tous les hommes, sans exception. Ils croient la posséder, en réalité c’est elle qui les manipule, toujours avec deux coups d’avance. 

Un film féministe, finalement, même si le portrait de Martha est au vitriol et à charge. Comme si Nicolas Bedos, pour compenser la tendresse qu’il a pour le personnage de Margot, devait compenser en retrouvant sa méchanceté légendaire dirigée, cette fois, vers une Isabelle Adjani, toujours aussi belle, mais terriblement odieuse.

Film de Nicolas Bedos avec Pierre Niney, Isabelle Adjani, François Cluzet, Marine Vacth

vendredi 30 septembre 2022

Cinéma - Attachantes « Canailles »

Plus qu’une simple comédie, au-delà d’un banal polar, Canailles de Christophe Offenstein est un film de personnages. Ils sont trois à graviter autour de cette intrigue à rebondissements. Premier à entrer en scène, Antoine (François Cluzet), vieux braqueur de banque. Le hold-up tourne mal, il doit abandonner ses complices, blessé à la jambe, mais lesté d’un butin de 2 millions d’euros. Avant l’attaque, il croise la route de Lucie (Doria Tillier), policière en galère. Elle voudrait être mutée pour se rapprocher de sa fille, interne. Adolescente qui est pom-pom girl pour le club de base-ball d’Elias (José Garcia), par ailleurs très lisse professeur d’histoire dans cette ville de province.

Dans sa cavale, Antoine trouve refuge chez Elias. Sous la menace de son arme, il l’oblige à l’héberger, à le soigner. Pour Elias, trop propre pour être honnête, ce n’est pas de veine. Il aimerait balancer le voyou, mais ce dernier a un moyen de pression infaillible contre ce petit prof qui cache bien son jeu.

L’essentiel du film, souvent sur le ton de la comédie, raconte la cohabitation entre le voleur, sorte de Robin des Bois des temps modernes, anarchiste invétéré, et l’enseignant, maniaque du rangement, pétri d’habitudes, peureux et surtout frustré. José Garcia et François Cluzet affichent une parfaite entente dans cette partie du film.

Mais rapidement la tension policière reprend le dessus. Lucie a une piste et va poser quelques questions au prof. Le petit équilibre est sur le point de se briser. La morale va-t-elle l’emporter ? À moins que le titre Canailles (au pluriel) ne donne une indication sur l’issue de l’histoire. Un film maîtrisé, au scénario très abouti, parfait pour un moment de détente jubilatoire avec des personnages tout sauf banals.

Film de Christophe Offenstein avec François Cluzet, José Garcia, Doria Tillier