lundi 10 juillet 2017

Témoignage : Daniel Herrero raconte ses « Méditerranées »



Bandana rouge sur sa tignasse blanche, barbe fournie, le verbe haut, l’accent fier : Daniel Herrero ne passe pas inaperçu. Que cela soit au bord d’un terrain de rugby (sa première cour de récréation), à la télévision où dans ses livres, l’homme aux racines occitanes entre Toulon et Narbonne a voulu, dans ce livre d’entretiens avec José Lenzini, journaliste au Monde, raconter son pays, sa région, sa mer. Car Herrero ne se définit pas en fonction d’une langue, d’un pays ou d’une religion. Lui, il est Méditerranéen et le répète à l’envi dans ce livre d’une centaine de pages enrichi de peintures et croquis tracés par cet artiste multifacettes lors de ses périples tout autour de cette « Mare Nostrum » qui berce depuis la nuit des temps les peuples de notre région.
« Partout en Méditerranée, sur ses terres, sur ses bords de mer, sur ses côtes, partout je suis chez moi ». Une affirmation qui prend toute sa mesure en ces temps de vastes migrations, politiques, religieuses ou économiques. Cette région de la planète a de tout temps été un lieu de vie, de passage, d’échanges. De conflit aussi et Daniel Herrero ne l’occulte pas. Mais a aussi la farouche volonté d’en faire une force : « Le métissage ne m’effraie pas. J’ai quarante-deux mille ans de pères et de mères, de frères et de sœurs qui sont du bassin méditerranéen. » Un message d’espoir à ne pas négliger en ces temps difficiles de repli sur soi.
L’ancien rugbyman de Toulon, revient aussi sur son fameux look, identifiable, comme un de ces Indiens qui perdaient trop souvent dans les vieux westerns. « Ce bandeau rouge est-il un signe ? Oui. Ostentatoire ? J’espère que non, mais de fait possiblement, probablement même. »
■ « Sur toutes les bordures »
Dans le livre, Daniel Herrero parle beaucoup de son Papé, ce grand-père qui ne parlait quasiment pas le français, fier pourtant de son pays d’adoption. Un homme simple, authentique, vrai, comme on n’en rencontre plus beaucoup de nos jours. Enfin chez nous, car ailleurs Daniel Herrero en a croisé plusieurs, de la Kabylie à la Palestine. Et il n’a pas fini d’aller à leur rencontre : « Je vais passer ma vie à aller ailleurs, aller autour au sens propre du terme ; autour, parce que en plein centre, j’y vais peu. Je suis peu allé sur la mer mais j’ai mis les pieds sur toutes les bordures, avec l’idée qu’il y a encore un truc que je ne connais pas et qu’il faut que j’aille voir ».
Alors M. Herrero, encore merci de nous emmener un peu dans vos voyages lumineux. Comme la Méditerranée…
➤ « Mes Méditerranées » de Daniel Herrero, L’Aube, 12 €

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