vendredi 16 juin 2017

De choses et d'autres : Un minimum de courtoisie


Depuis quelques semaines une campagne fait rage sur les réseaux sociaux. Des femmes ont décidé de fustiger, photos à l’appui, les hommes qui dans le métro ont les jambes largement ouvertes, ne laissant qu’une place minime aux femmes obligées de se serrer dans le peu de place qui reste. L’opération a pris pour nom «manspreading» et a particulièrement pris de l’importance dans le métro de Madrid. Au point que la société en charge des rames a décidé d’accoler des logos dans les wagons pour interdite aux hommes d’écarter les jambes. En France, une première alerte avait été lancée en 2014 par «Osez le féminisme». Mais à l’époque le logo a été refusé par la RATP. Un pictogramme accompagné de quelques lignes particulièrement ironiques : «L’ouverture des cuisses n’est pas utile. La fermeture des cuisses est préférable car les testicules ne sont pas en cristal, elles ne risquent pas d’exploser». Et de poursuivre, sur le même ton, «Vous pourrez ainsi laisser plus de place à vos voisines et vous ne polluerez plus leur champ visuel.» 
Bon, on l’admet volontiers, nous les hommes, on a souvent tendance à prendre nos aises. L’écartement des cuisses est presque inconscient, un geste naturel. A l’opposé, les femmes ont tendance à croiser les jambes. Mais ce problème est plus général. Il montre surtout que la courtoisie, cette vertu si importante dans la vie en société, a du plomb dans l’aile. Car certains, non seulement écartent les jambes,mais en plus ne cèdent jamais leur place à une personne prioritaire. Goujats jusqu’au bout ! 
(Chronique parue le 16 juin en dernière page de l'Indépendant)

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