mercredi 11 janvier 2017

Cinéma : Paris reste "Ouvert la nuit"

baer, ouvert la nuit
Une nuit dans Paris, tel est le programme du film signé Edouard Baer. Paris et ses artistes, ses paumés, ses lieux de fête et de déprime. Venez voir, c’est « Ouvert la nuit ».

Paris, ville lumière, ville qui ne dort jamais, est la vedette invisible de « Ouvert la nuit », écrit, réalisé et interprété par Edouard Baer. Une œuvre très personnelle, qui pourrait exaspérer les allergiques au parisianisme. Pour éviter cette réaction, il suffit de se dire que les personnages ne sont pas comme nous, plutôt des animaux de foire pour qui tout est différent. Leur normalité n’a rien de commun avec la nôtre. Jamais ils ne regardent la télévision, jamais ils ne cuisinent ou mettent leur réveil afin de se lever le matin pour prendre le métro.
Au milieu du zoo, Luigi (Edouard Baer), directeur d’un théâtre. Un millier de pépins lui tombent dessus à la veille d’une première. Deux plus importants que tout : trouver un singe pour le spectacle et combler le trou financier pour payer les salaires en retard. En compagnie de Faeza, la stagiaire de sciences-po (Sabrina Ouazani) il se lance dans un road-movie mouvementé à travers les rues d’une capitale aux multiples visages.
■ Théâtre en grève
Des rencontres magiques ou décevantes. Comme ce dresseur d’animaux (Jean-Michel Lahmi) qui a consacré dix années à éduquer la guenon qui pourrait sauver la pièce de Luigi. Ou cette milliardaire, généreuse mécène propriétaire du théâtre mais qui ce soir a décidé d’humilier une dernière fois cet artiste trop futile à ses yeux de grande bourgeoise capitaliste.

ouvert la nuit, baer
Mais Luigi, tout en étant dans la panade la plus complète, ne se laisse pas abattre. Avec le chéquier du théâtre, il fait la tournée des grands ducs dans les bars branchés. Par contre sur les planches, rien ne va plus. Les techniciens menés par Marcel (Grégory Gadebois) se mettent en grève. Le redoutable syndicaliste hausse le ton. Luigi va donc tenter de le convaincre de reprendre le travail en allant chez lui. Faeza découvre une autre facette de Luigi. Marcel vit dans une véritable tribu africaine et c’est en boubou qu’il reçoit son patron, le chouchou de ces dames. Un des meilleurs passages du film, dépaysant mais si représentatif de Paris, ville multiculturelle et ouverte.
Les catastrophes au théâtre s’enchaînent : un acteur se blesse et le metteur en scène meurt d’une crise cardiaque en pleine nuit. Sans argent et sans singe, Luigi croit que tout est terminé. Mais comme Edouard Baer est un indécrottable optimiste, il déniche une « happy end » dans une pirouette totalement improbable. Mais la normalité, dans ce monde... 

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