Dans le futur, la révolution passera par les artistes.
Il vous est certainement arrivé un matin de vous réveiller en vous souvenant parfaitement de votre rêve. Avec un luxe de détail incroyable. Cette fiction, dans laquelle vous êtes acteur ou spectateur, n'est pourtant que le fruit de vos pensées. Du virtuel à l'état brut, mais presque palpable. Imaginez maintenant que ce rêve, vous avez la possibilité de le contrôler et d'en faire profiter votre entourage.
« La Bohême et l'ivraie », roman fleuve d'Ayerdhal, utilise ce postulat de départ.
Mélange de sens
Des humains, aux pouvoirs psychiques supérieurs, peuvent projeter de véritables spectacles directement dans les centres nerveux de leur auditoire. Ylvain est de la race des kineires. Mais il est renvoyé avec perte et fracas de l'école qui les forme. Ses spectacles sont jugés décadents, non conforme à l'éthique de la profession.
Ylvain devra se perfectionner seul, dans des planètes perdues, avant de pouvoir projeter des œuvres de qualité à un auditoire conséquent.
Cet artiste va petit à petit voir sa notoriété croître dans la population. Ses projections sont de plus en plus novatrices, parfaites et occupant l'ensemble des sensations humaines. Il arrive même à mélanger les sens, faisant voir des odeurs ou entendre des couleurs. Rapidement cette célébrité n'est pas au gout des gouvernants qui craignent une propagation d'idées subversives mettant en péril l'équilibre de l'univers. Une meute de tueurs est lancée aux trousses d'Ylvain. Il ne devra son salut qu'aux pouvoirs de ses amies, Made et Ely.
Cette dernière notamment se détourne de l'art pour utiliser violemment son don de projection. Car comme pour toute invention ou nouveauté, un militaire est à l'affût pour la transformer en
arme...
Publiée en 1988 en plusieurs volumes, Ayerdhal voulait depuis longtemps retravailler cette œuvre de jeunesse. Il n'y a pourtant que peu touché, gardant l'esprit d'origine. La faute à ses premiers lecteurs à qui il a demandé conseil. Pour eux transformer « La Bohême et l'ivraie » aurait été contraire à l'éthique.
Reste un formidable roman de science-fiction, hymne à la liberté de vivre et de créer comme on l'entend
"La Bohème et l'ivraie", Ayerdhal, Fleuve Noir, 99 F

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