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jeudi 12 juin 2025

Roman d'espionnage - Jeux troubles à Paris en 1919


Présenté comme la grande œuvre de Robert Goddard, Sur les chemins du monde, roman d'espionnage se situant à Paris en 1919, n'est que la première partie d'une trilogie qui se poursuivra en Écosse puis au Japon. Formidable conteur, l'auteur britannique plonge ses lecteurs dans le Paris de 1919. La capitale française est aussi le centre du monde. 

Au Quai d'Orsay, les grandes puissances (USA, Grande-Bretagne, France...) négocient une paix durable après les millions de morts de 14-18. Paris grouille d'espions. C'est dans cette ville décrite avec un luxe de détails, que Sir Henry, diplomate anglais, est retrouvé mort. Il a chuté du toit de l'immeuble de sa maîtresse française. Un scandale qui interpelle Max, son plus jeune fils, héros de l'aviation anglaise. Max va affronter cette jungle urbaine, face aux services secrets américains, police française, espions allemands et manipulateurs japonais. Car il est persuadé que son père a été assassiné après avoir dérobé des secrets d’État. 

Un roman historique passionnant, mené de main de maître par un écrivain qui a plus d'un tour dans son sac pour rendre son histoire palpitante.   

« Sur les chemins du monde », Sonatine, 528 pages, 24,90 €

mardi 15 octobre 2024

Thriller - Cornouailles, Japon, Islande : voyagez avec Robert Goddard

Thriller haletant, « 18 Barnfield Hill » de Robert Goddard vous fera cheminer dans trois continents et le temps.


La discrétion est un atout essentiel quand on a la prétention de faire le métier de détective privée. Umiko Wada, un peu plus de 50 ans, veuve, n’est que la secrétaire de cette petite agence basée à Tokyo, mais quand son patron Kodaka l’envoie sur le terrain, il souligne qu’« elle avait de bonnes chances d’éviter d’être repérée. Elle était plutôt douée en la matière. Sans vouloir l’offenser, Kodaka lui dit qu’elle avait le don d’être invisible. Elle était anonyme, et personne ne la remarquait ni ne lui prêtait la moindre attention. »

Une héroïne particulièrement discrète, mais déterminée. Tous ceux qui voudront l’éliminer (et ils sont très nombreux) au cours du roman, l’apprendront à leurs dépens. Dans le cadre d’une enquête pour retrouver les présumés tueurs d’un homme d’affaires japonais à Londres en 1977, Wada part à Londres rencontrer un témoin de l’époque. Il faisait partie d’une bande de jeunes activistes, révolutionnaires, persuadés qu’ils pouvaient changer le monde.

40 années plus tard ils sont vieux et rangés. Mais le mystère reste entier. Et rapidement Wada se lance dans une seconde enquête, la mort au cours de cet été 1977, sur une plage des Cornouailles, de deux des étudiants de la bande. Or, l’un d’entre eux, Peter Ellery, est vu quelques mois plus tard en compagnie du Japonais assassiné peu de temps après.

Le récit, mené d’une main de maître par Robert Goddard, romancier maniant à la perfection les rebondissements, alterne le point de vue de Wada qui va de Tokyo à Londres en passant par la campagne islandaise et en terminant dans les Cornouailles et celui de Nick, professeur de dessin londonien, fils de Caro, une des activistes de l’été 1977.

Qui est le père de Nick ? Quelles mafias internationales agissent en coulisses pour des montants dépassant l’entendement ? Que s’est-il passé sur la plage ? Le gaz sarin est-il le point commun dans cette affaire ?

Ce thriller vous happe littéralement. Vous allez trembler avec Wada et vous poser bien des questions avec Nick.

« 18 Barnfield Hill » de Robert Goddard, Sonatine, 408 pages, 23 €

mercredi 19 octobre 2022

Roman - Impressions manipulatrices

En premier lieu voyage à travers l’histoire de la photographie, ce thriller psychologique de Robert Goddard est aussi, et avant tout, le récit d’une manipulation de haut vol. Comme si le personnage principal de L’inconnue de Vienne, un photographe professionnel talentueux, se retrouvait piégé dans une de ses compositions un peu trop artistique pour être réelle.

Photographe anglais, Ian Jarrett a couvert plusieurs guerres ? Un de ses clichés, pris durant la guerre du Golfe, a fait toutes les couvertures des magazines et lui a permis de se faire un nom. Depuis, il a abandonné les zones de conflit et se contente de signer des clichés artistiques pour des livres de commandes. Voilà comment il se retrouve en cet hiver à Vienne. Une semaine pour rapporter une dizaine d’images typiques de la capitale autrichienne. Une bonne occasion pour abandonner l’ambiance délétère de la maison familiale. Ian n’aime plus sa femme, au grand désespoir de leur fille adolescente, Amy. 

C’est en photographiant la place Saint-Etienne qu’elle lui est apparue : « Une silhouette déboucha dans l’image du côté sud de la cathédrale, vêtue d’un manteau rouge boutonné jusqu’au col pour se protéger du froid. » Il prend la photo mais cela ne plaît pas à L’inconnue de Vienne. « Elle marcha droit vers moi, les sourcils froncés. Elle donnait presque l’impression d’être en colère, ses yeux sombres me fixaient avec un air de défi. » Rencontre impromptue et coup de foudre immédiat. Elle dit s’appeler Marian, fuir son mari et ne pas savoir de quoi sera fait son avenir. Durant une semaine ils vont d’aimer. Et se promettre de se retrouver en Angleterre, de repartir à zéro. 

La disparition de l’inconnue

La première partie du roman est presque trop belle pour être vraie. Mais le talent de Robert Goddard fait qu’on est totalement happé par cet amour fou. On veut y croire, même si on se doute que l’avenir sera moins rose. De retour à Londres, Ian quitte le foyer et se rend au rendez-vous convenu avec Marian. Qui n’est pas là. Commence une longue quête pour la retrouver. Percer ses mystères. Ian découvre que Marian est le nom d’une femme ayant vécu au XIXe siècle. Elle aurait, la première inventée la photographie. La femme de Vienne serait en réalité « possédée » par le fantôme de Marian. Une explication non rationnelle. Contrairement aux négatifs de la véritable Marian, retrouvés dans une vieille demeure. Ils valent de l’or. Est-ce le véritable mobile de la disparition de la belle inconnue de Vienne ? 

Au gré des 430 pages du roman, Robert Goddard multiplie les fausses pistes, alternant les récits en parallèle, du présent compliqué de Ian à son passé traumatisant en passant par les bonds dans le temps racontant la vie de la véritable Marian, génie de la chimie, femme brimée par un mari violent et rétrograde. Et quand quelques escrocs viennent mettre leur grain de sel, on se retrouve avec un petit chef-d’œuvre de manipulation entre les mains, un roman brillant qui vous surprendra jusque dans son dernier chapitre. 

« L’inconnue de Vienne » de Robert Goddard, Sonatine, 23 €