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vendredi 19 septembre 2025

BD - “Pump”, l’histoire d’un pourri dans la conquête de l’Ouest


Le genre du western, et plus généralement les récits autour de la conquête de l’Ouest américain, fait parfois rêver la jeunesse mais reste, pour les historiens, une période brutale et violente au cours de laquelle les pires psychopathes ont pu s’enrichir et assouvir leurs pires instincts. Ce petit rappel essentiel avant d’ouvrir le premier album de la nouvelle série “Pump”, écrite par Rodolphe et dessinée par Laurent Gnoni. 

A la base, c’est une idée de l’éditeur, Nicolas Anspach. Quand il apprend que l'ancêtre de Donald Trump, en arrivant en Amérique en provenance de sa Bavière natale, a fait fortune en ouvrant un bordel en Colombie Britannique, il sent qu’il y a là matière à saga. C’est Rodolphe, scénariste expérimenté, déjà auteur du western Trent avec Léo, qui se charge de romancer le pitch. Tout débute lors de l’attaque d’une diligence en 1871 en Arizona. Les malfrats tuent tous les passagers et l’équipage. Le shérif arrive avant qu’ils ne détroussent les cadavres. Et au milieu, il découvre un survivant, Eddie Pump, 17 ans. Un blond mutique. 


Il le recueille et quelques jours plus tard Eddie a suffisamment récupéré de forces pour se lever et dévoiler son double jeu au lecteur, complice de ses agissements. Ed a la beauté d’un ange mais la perversité du diable. Il va endosser l’identité de ce Eddie, s’approprier l’héritage e sa soi-disant tante, tuée dans l’attaque, s’installer chez le shériff, séduire sa femme et sa fille. Embauché dans un saloon, Eddie devient le protecteur d’une prostituée et commence à manigancer pour devenir le propriétaire des locaux. 

Un western économique et machiavélique dessiné par Laurent Gnoni au trait réaliste très aérien. Comme pour donner un peu de légèreté à cette histoire lourde de symboles et pesant comme un cauchemar. On ne peut qu’être fasciné par ce héros très négatif. Il est odieux, abject, détestable. Pourtant tout lui réussi. Jusqu’à la dernière planche du tome 1. Un rebondissement parfait pour tout remettre en question et espérer découvrir, au plus vite, la suite de la vie de Pump et, qui sait, de ses descendants.    

“Pump” (tome 1), Anspach, 46 pages, 15.50 €