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mardi 16 janvier 2024

Thriller - Aller au plus loin dans l’horreur en lisant "Les entrailles du mal"

 Le commandant Grimm, héros policier récurrent imaginé par Olivier Merle, vit sa troisième aventure. Il va descendre dans « Les entrailles du mal » affronter un adversaire surgit de son passé.


Pour certains policiers, combattre les méchants, les gangsters et autres trafiquants est une évidence. D’autres ont une bonne raison de se battre contre les forces du mal. C’est le cas d’Hubert Grimm, commandant de police à Rennes après avoir officié à Montpellier. Enfant, il a été confronté au mal absolu et s’est juré depuis de tout faire pour sauver d’autres vies et empêcher de nuire les coupables.

Un secret jalousement gardé. Il n’en a jamais parlé aux membres de son groupe ni à Amandine, la femme qu’il aime. Comme dans une série télévisée qui comporte plusieurs arcs narratifs, Olivier merle poursuit l’exploration de la psyché de Grimm et des différents protagonistes tournant autour de son milieu familial ou professionnel. Grimm, grand inquiet devant l’éternel, a des raisons de se faire du mouron. Il vint de recevoir des lettres de menaces et des SMS qui annoncent froidement qu’il « va mourir dans d’atroces souffrances » car « l’heure des comptes a sonné ».

Combat solitaire

Habitué à traquer les voyous, Grimm se retrouve d’un coup d’un seul dans le rôle du gibier. Car celui qui lui en veut personnellement, en plus de parfaitement connaître son passé, est renseigné sur les moindres détails de ses enquêtes en cours et de ses déplacements. Il semble y avoir une taupe dans le commissariat de Rennes.

Olivier Merle, dans la première partie de ce roman policier teinté de thriller, raconte cette guerre des services dans la police locale. Grimm, aux méthodes solitaires et peu orthodoxes s’est fait beaucoup d’ennemis parmi, ses collègues. Mais le flic n’en a cure. Il veut avancer, tel un bulldozer, rasant tout sur son passage, au risque de faire des dégâts chez ses amis. Cette plongée dans « Les entrailles du mal », titre du roman, prend toute sa signification dans la seconde partie, plus dramatique.

Acculé par son adversaire invisible, Grimm est obligé de se mettre en congé et se battre seul. Un changement de stratégie non voulu mais obligatoire pour protéger sa famille. Amandine à Montpellier et le petit Louis, leur fils, que Grimm ne voit que les week-ends depuis les dramatiques événements racontés dans le précédent roman, Le manoir des sacrifiées. Une chasse à l’homme va être lancée dans la région, de Latour-de-France dans les Pyrénées-Orientales à la Haute-Vallée de l’Aude. Région décrite ainsi par Grimm, retenu prisonnier dans une vieille maison : « Face à lui, une forêt de conifères couvrait une pente assez forte qui se terminait par une crête molle se détachant sur un ciel gris. Paysage de moyenne montagne, qui lui fit penser aux contreforts des Alpes ou des Pyrénées. S’il réussissait à s’échapper, nu comme un ver, il allait devoir parcourir sans chaussures, des sentiers obscurs à la recherche des secours. » La confrontation finale sera d’une rare violence, Olivier Merle dévoilant qui est cet être maléfique qui en veut tant à Grimm.

Le policier n’en sortira pas indemne, l’occasion sans doute pour l’auteur de se lancer dans un quatrième roman tout aussi sombre.

« Les entrailles du mal » d’Olivier Merle, XO Éditions, 248 pages, 20,90 € (« Le manoir des sacrifiées » vient de paraître en poche chez Pocket)

samedi 26 novembre 2022

Thriller - Crimes de Neandertal

La ligne de démarcation entre thriller et roman policier est souvent ténue. Le manoir des sacrifiées, dernier roman d’Olivier Merle, semble exactement à cheval entre les deux genres. Par son intrigue et la progression de l’enquête du héros, un policier de Rennes, Hubert Grimm, c’est du pur polar. Mais quelques scènes terrifiantes et angoissantes entrecoupant le corps du récit lui permettent également de revendiquer ce terme de thriller. Ce qui est sûr, c’est que vous ne lâcherez pas ce bouquin, happé par le suspense et la personnalité des protagonistes. 

Hubert Grimm est un flic en plein doute. Affecté à Montpellier, il est muté à Rennes après une triste histoire d’adultère. Il a cocufié un entrepreneur et ce dernier, venu demander des comptes, a été roué de coups par un Grimm peu conciliant. Un flic qui tente de trouver ses marques avec sa nouvelle équipe, mise en avant dans ce roman. Ermeline, la collègue jolie et compétente, Jarry, le second très efficace et Blanchard, grand échalas, expert en recherches sur le net. Tout débute par une agression. 

« Mufle saillant et dents carnassières »

Dans un petit pavillon, le soir, une ombre attaque. « Baptiste se crut face à un monstre informe, indescriptible au sens propre du terme, dont la masse occupait la totalité du cadre de la porte. […] Une face hirsute, des cheveux longs et sales qui encadraient le visage comme un casque explosé, des lèvres rouge sang, un mufle saillant d’où émergeaient des dents carnassières. Et qui vous fixait de ses yeux cruels, avides et sanguinaires. » Le tueur est dans la place. Il tue le mari et enlève la femme. Le sosie d’un homme préhistorique, genre de Tautavel. Tautavel qui revient d’ailleurs au cours de l’histoire se déroulant essentiellement en Bretagne mais qui fait aussi des escales à Montpellier et à Toulouse. 

Pour Grimm c’est le début d’une enquête compliquée car après deux meurtres et enlèvements près de Rennes, c’est à Montpellier que le monstre hirsute sévit. Et il enlève l’ancienne maîtresse de Grimm, également mère de son fils. Comment continuer à enquêter alors qu’on est directement lié à l’affaire ? Grimm n’est pas du genre à obéir à la hiérarchie. Il va donc faire croire à son supérieur qu’il se met en retrait, mais avec la complicité de son équipe continue à rechercher les femmes enlevées et séquestrées dans Le manoir des sacrifiées qui donne son titre à l’ouvrage. 

Percutant, le style d’Olivier Merle est direct, sans fioritures. De l’action pure, de l’adrénaline en pagaille et souvent des décisions dictées par l’émotion. Un roman primitif, un peu comme le thème sous-jacent de l’histoire.

« Le manoir des sacrifiées » d’Olivier Merle, XO Éditions, 21,90 €