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lundi 25 mai 2020

Thriller - Sombres secrets d’une star avec « L’affaire Clara Miller »



Olivier Bal doit pouvoir, sans le moindre problème, obtenir la nationalité américaine. Cet auteur, tout ce qu’il y a de plus Français, situe tous ses romans au pays de l’Oncle Sam. Comme s’il était évident pour cet amateur de littérature policière et de séries télé, qu’un bon thriller ne peut que se dérouler dans ce vaste pays propice à toutes les réussites. Aux pires fantasmes et dérives aussi. 

L’affaire Clara Miller a parfois des airs de Twin Peaks. Tout commence par la découverte d’un cadavre au bord d’un lac. La jeune femme, Clara Miller, se serait suicidée. Comme d’autres dans la région les mois et années précédents. Mais un de ses collègues, Paul, par ailleurs amoureux transi de la jolie reporter new-yorkaise, sait qu’elle était sur une affaire qui allait faire beaucoup de bruit car mettant en cause la star planétaire Mike Stilth. 

Triangle mortel

Alors Paul, en dépit de toute logique, va s’obstiner, creuser, recouper et se lancer sur la trace de celui que tout accuse. Chanteur et comédien, star absolue depuis plusieurs décennies, la personnalité de Mike est secrète et fascinante.  Clara, Paul et Mike : un triangle classique dans tout drame digne de ce nom. Mais ce qui aurait pu être une resucée d’une énième enquête sur les dépravations d’un privilégié dénoncé par un héros quelconque, par sa construction sophistiquée, se transforme en un de ces fameux « pageturner » si compliqué à lâcher. Cette histoire est racontée par les différents protagonistes. A la première personne et à trois époques différentes. En 1993, année de la mort de Clara. En 95, quand Paul accule Mike dans ses derniers retranchements et en 2006, par les rares rescapés de cette triste histoire. Ce ping-pong littéraire entre époques et acteurs pourrait décontenancer le lecteur, mais le brio d’Olivier Bal fait que tout coule de source. Alors plongez-vous dans L’affaire Clara Miller, exploration inquiétante des pires secrets d’une star mondiale.

Qui est véritablement Mike Stilth ? Cette interrogation la presse à scandale tente d’y réponde depuis que ce chanteur a acquis une réputation mondiale. Avec les millions de ses tubes, il a acheté un domaine impénétrable, Lost Lakes. Un manoir au cœur de 1 000 hectares de forêt. Là, il se ressource, élève son fils Noah et sa fille Eva qu’ils cachent à la presse, s’amuse avec quelques rares privilégiés sous la protection efficace de sa manager et agent Joan Harlow. Clara Miller était parvenue à s’introduire à Lost Lakes. Elle n’en est jamais ressortie vivante. Voilà pourquoi Paul veut lui aussi franchir la triple clôture et déjouer la surveillance de l’armée de gardes privés pour mettre Mike face à ses dérives. Le roman, sans une once de fantastique (Olivier Bal a débuté dans cette veine avec Les Limbes, Prix Méditerranée Polar du Premier Roman 2018), permet au lecteur de comprendre comment fonctionnent plusieurs mondes antagonistes et complémentaires. D’un côté les stars, adulées, puissantes mais privées de vie privée. De l’autre les journalistes, notamment les spécialistes people, cherchant toujours le croustillant, quitte à provoquer des situations compromettantes pour augmenter le tirage des journaux poubelles pour qui ils pigent. Et puis il y a tous ceux qui gravitent autour de cette perpétuelle guerre. Complices souvent, victimes parfois. Un thriller qui nous raconte l’Amérique dans toutes ses facettes, celles qui font rêver mais aussi celles moins affriolantes qui donnent l’occasion à des détraqués d’assumer leurs pires déviances. 

« L’affaire Clara Miller » d’Olivier Bal, XO Editions, 19,90 €

jeudi 3 juillet 2014

DVD - Petite figurine, grand héros

Le libre arbitre et l'originalité sont au centre de « La grande aventure Lego »


Avant de voir ce film d'animation entièrement réalisé avec des figurines et des morceaux de Lego, le critique cinéma en mal de bon mot ne peut s'empêcher de penser à cette appréciation qui sera du plus bel effet dans l'article « ça ne casse pas des briques ». Malheureusement, « La grande aventure Lego » de Phil Lord et Christopher Miller est à l'opposé total de ce cliché. Astucieux et ingénieux au niveau technique, il a en plus le grand avantage de s'adresser aux jeunes et aux plus grands. Les enfants entrent immédiatement dans cet univers où les petites figurines ont des noms, bougent et chantent. Les adultes doivent faire un effort au début, se replonger un peu dans leurs jeunes années, quand leur imaginaire n'était pas encore bridé par la dure réalité du quotidien. Une fois cette mise en condition effectuée, immergez-vous en toute confiance dans l'univers d'Emmet. Il est ouvrier et vit sans se poser de question. Chaque jour il écoute la même musique, regarde le même feuilleton à la télévision et construit des buildings en briques Lego. Le pays des briques multicolores ressemble à s'y méprendre à une dictature. Ce qu'Emmet ne sait pas, c'est qu'il est « l'élu », celui qui va permettre à ses congénères de se libérer et de laisser libre cours à leur imagination, leur originalité. Il entre en possession de la « pièce magique », la seule qui empêchera le grand méchant de figer ce monde pour l'éternité.
Le scénario, loin d'être une simple allégorie du bien contre le mal, met en opposition le formatage des cerveaux « Suivez les instructions » à l'imagination et au libre arbitre « Créez ! ». Le plus, ce sont les dialogues, parfois très second degré et les nombreux coups de griffe aux productions hollywoodiennes (justement un peu trop manichéennes...).
Le DVD, en bonus, offre quelques films réalisés par des amateurs avec de véritables Legos, preuve que s'amuser avec des figurines en plastique n'est pas réservé aux professionnels. Il suffit d'avoir conservé son âme d'enfant.

« La grande aventure Lego », Warner, 19,99 euros