Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Le tout publié dans l'Indépendant du Midi sous la signature de Michel Litout.
lundi 8 janvier 2018
Roman : "Le vol du gerfaut" ou les affres d’un romancier sur la pente descendante
Les écrivains sont-ils d’éternels insatisfaits ? On peut se poser la question en découvrant le thème et la trame du dernier roman de Jean Contrucci. Cet ancien journaliste provençal, a connu la reconnaissance littéraire en signant des romans historiques palpitants repris sous le titre générique « Les nouveaux mystères de Marseille ». Mais... Jean Contrucci, qui baigne ans le milieu de l’édition depuis des décennies (critique puis auteur), avait visiblement quelques comptes à régler avec des figures imaginaires mais dans lesquelles beaucoup pourraient se reconnaître.
■ Le retour du gerfaut
Lauréat d’un prix Goncourt, Jean-Gabriel Lesparres a depuis surfé sur ce coup d’éclat de début de carrière. Auréolé par cette récompense prestigieuse, ses autres romans se sont bien vendus. Mais sur une pente descendante. Inéluctable. A 70 ans passés, il bute sur la fin de son petit dernier. Il n’a plus la flamme et en relisant son manuscrit, il prend conscience que ce texte, non seulement est prétentieux (il y raconte ses conquêtes féminines du temps de sa splendeur), mais aussi médiocre. «Je n’avais rien de nouveau à dire. Je n’étais plus capable de progrès. Pire, j’étais conscient de ma régression» constate le vieil auteur. Pourtant «à l’âge où on baisse les bras, je sentais monter en moi des envies de révolte. La seule à ma portée était le refus de publier le livre de trop». Mais c’est sans compter avec les exigences de son éditeur qui a payé de confortables avances à valoir sur le futur roman de la «star» de la maison d’édition.
Alors Jean-Gabriel, sans rien dire à sa jeune femme ni à personne de son entourage, va organiser le vol de son manuscrit. Avec pour consigne au voleur de détruire ce manuscrit qui ne sera jamais achevé. Tout se passe à merveille jusqu’au jour où le roman, achevé et même amélioré, refait surface sous la signature d’une totale inconnue qui aurait posté le texte de New York.
Cette critique acerbe du milieu littéraire, avec ses coups de poker, ses fausses amitiés ou ses petites magouilles reste en toile de fond de ce «Vol du gerfaut». Car en excellent conteur, Jean Contrucci se concentre surtout sur l’intrigue, l’enquête du romancier et l’incroyable machination à double voire triple détente.
➤ « Le vol du gerfaut » de Jean Contrucci, HC Éditions, 19 € (en vente le 11 janvier)
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