jeudi 22 octobre 2015

Cinéma : Précis de la solitude absolue avec "Seul sur Mars" de Ridley Scott


Naufragé sur une planète hostile. Impossible de faire plus solitaire pour l'astronaute qui se retrouve "Seul sur Mars", film de Ridley Scott.



Ridley Scott est un des plus grands cinéastes encore en activité. Selon sa fiche "AlloCiné", il cumule plus de 53 millions d'entrées sur ses différentes réalisations. Et à chaque fois ce sont des films marquants. Tout le monde se souvient de "Thelma et Louise", qui n'a pas frémi en découvrant la gueule gluante d'Alien ? Les nouvelles technologies ne lui font pas peur. Bien au contraire, il sait les exploiter à bon escient. Comme James Cameron dans "Avatar", il utilise au mieux la 3D. Premier essai concluant avec "Exodus" l'an dernier. C'est encore mieux pour "Seul sur Mars", à l'affiche cette semaine. Que cela soit sur la planète rouge ou dans l'espace, les scènes sont criantes de vérité. On se sent véritablement au cœur des événements. Rien que pour cette sensation, le film mérite d'être vu. Cerise sur le gâteau, le scénario tiré du roman d'Andy Weir (voir ci-contre) est excellent. Dans un proche futur, un équipage de six astronautes est sur Mars pour une mission de quelques jours. Collecter des échantillons, faire des analyses... Presque un travail routinier entre deux longs voyages à des millions de kilomètres de la terre.
Quand une violente tempête de sable arrive sur la base, l'ordre est donné d'évacuer immédiatement. Dans de violentes bourrasques, ils rejoignent le module de décollage. Frappé par une antenne parabolique, le botaniste Mark Watney (Matt Damon) est emporté à des dizaines de mètres. Le reste de l'équipage le croit mort. Ils décollent avec un siège vide. Sur Terre, les dirigeants de la Nasa font une conférence de presse pour annoncer la mort de Mark.

Un problème : une solution
Seulement blessé, Mark parvient à rejoindre la base, l'habitat en jargon martien. Abandonné, seul, un peu désemparé, il ne va pas sombrer dans la folie. Au contraire, en réglant les problèmes les uns après les autres, il va mettre en place un plan de survie.
Priorité l'alimentation. Il va réussir à faire pousser des pommes de terre, devenant le premier cultivateur de Mars. Puis il va devoir trouver une solution pour l'eau. Puis les communications avec la Terre. Une fois sa survie assurée, il ne lui reste plus qu'à trouver une solution pour rejoindre la terre. Un sacré enjeu. Ce rôle en or permet à
Matt Damon de s'affirmer comme un excellent acteur. Il n'en fait pas trop dans le genre "rien ne me résiste, j'ai solution à tout". Parfois il a des doutes. Des envies de tout abandonner. Mais à chaque fois il trouve l'étincelle qui lui permet de repartir, de tenter autre chose, de trouver une solution différente. Mark fonctionne aussi sur l'originalité. En plus d'être le premier agriculteur sur Mars, il va également être celui qui a le plus exploré la planète, y est resté le plus longtemps et pourrait devenir, si tout se passe bien, l'homme qui est allé le plus vite dans l'espace.
Du grand spectacle, une des sorties de cette fin d'année à ne pas manquer.

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Tiré d'un roman d'Andy Weir


Le film est adapté du roman éponyme d'Andy Weir. Cet auteur californien est programmateur en informatique. Du moins c'est en encodant des pages et des pages pour des jeux vidéo qu'il gagne sa vie. A côté, il se passionne pour la science-fiction. Quelques nouvelles et un premier roman qu'il propose à plusieurs éditeurs. Refus poli. Il met alors le texte en vente sur la plateforme d'Amazon. « Seul sur Mars » devient rapidement un best-seller... numérique. Un éditeur classique décide d'acheter le roman et l'imprime. Nouveau bingo ! En France, Bragelonne a publié le roman l'an dernier et vient de sortir une édition poche à petit prix. Une fois les droits ciné achetés, Andy Weir peut enfin se consacrer à plein temps à l'écriture. Il est en train de mettre le point final à un nouveau livre, plus classique dans ce genre assez spécial. En clair il y aura moins d'explications scientifiques et plus d'imagination comme des aliens ou des déplacements à la vitesse de la lumière...

« Seul sur Mars » d'Andy Weir, grand format chez Bragelonne, 20 euros, poche chez Milady, 7,90 euros

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