Hier matin, aux aurores, j’ai immédiatement eu la certitude que la journée serait mauvaise en lisant la page de Prades de l’Indépendant Catalan. Mon rituel du matin est assez rodé et très cadré. Une fois avalées les premières gorgées de café, je parcours les éditions du journal où je sévis depuis une bonne paire de décennies.
Et hier, arrivé à la section Conflent, c’est le drame…
Je tombe sur cet article titré « Et si on chantait de la variété française ? » Un article de quelques lignes annonçant un concert du groupe Les Chœurs d’artichaut le 12 février au Foirail à 15 h 30.
Dès que j’ai lu « Si on chantait », la voix de Julien Clerc s’est mise à chevroter dans mon cerveau. J’ai su que le refrain de ce tube écrit par Étienne Roda-Gil n’allait pas me quitter de la journée, voire de la semaine. Je ne suis certainement pas le seul à souffrir du syndrome dit de la « ritournelle obsédante ».
On ne sait pas pourquoi, une chanson, souvent un tube de la variété française dans mon cas - alors que c’est loin d’être ma tasse de thé - en étant entendu une seule fois par hasard, est répétée à l’infini dans son subconscient. Comme si nos neurones se comportaient à l’image d’un disque rayé. Si on chantait a commencé à résonner dans ma tête très tôt et, à l’heure où je rédige ces lignes, 12 heures plus tard, la crise n’est pas passée. Forcément, écrire dessus ne va pas arranger les choses.
Mais je ne devrais pas me plaindre car parfois je suis hanté par des airs encore plus horripilants. Le gros problème de la « ritournelle obsédante » : on ne choisit pas.
Parfois cela tombe sur un chef-d’œuvre qui vous donne la patate pour toute la journée, mais trop souvent on doit ânonner intérieurement un tube des années 70 ou 80 trop entendu à la radio à l’époque ou pire, une daube commerciale actuelle. Je m’abstiendrai de citer le moindre titre ou nom d’artiste.
Trop peur de vous l’imposer, juste en le lisant, comme ça m’est arrivé en découvrant la page de Prades. Même à mes pires ennemis je ne souhaite pas un tel châtiment.
Billet paru en dernière page de l’Indépendant le mardi 7 février 2023
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