Dans un monde binaire il y a les 1 et les 0, les ronds et les carrés. Hier dimanche, le monde n’était pas binaire car presque exclusivement consacré aux ronds personnifiés par le ballon de foot. Il y avait pourtant une petite minorité d’irréductibles qui ont délaissé le sport le plus populaire de la planète préférant se passionner pour un autre championnat du monde, beaucoup moins médiatique.
Rien de rond dans ce dernier, au contraire tout doit être carré pour l’emporter. Car face à la finale du mondial au Qatar se déroulait la finale du championnat du monde d’Excel, un logiciel appelé aussi tableur. Une pelouse verte d’un côté, un cadre rempli de cases informatiques de l’autre, associées à des formules de calcul très compliquées.
La compétition d’Excel, sponsorisée par Microsoft, est même retransmise en direct sur ESPN, le grand groupe de médias sportifs américain. Comme il s’agit d’esport encore confidentiel (10 000 dollars seulement pour le vainqueur de l’épreuve), pas de stades et donc pas de polémique sur le nombre de morts lors de leurs constructions. Excel échappe aussi à la récupération par les politiques tentés de gonfler artificiellement leur cote de popularité.
Par contre, je reconnais un point commun entre excel et football : leur manque d’intérêt. Pour avoir dû éditer quelques tableaux de service sur Excel, je peux vous affirmer que parfois, à choisir, j’aurai préféré courir derrière un ballon rond au risque de me faire tacler par un plus fort que moi. C’est dire !
Enfin, si on peut légitimement penser qu’un champion d’Excel a un QI plus élevé qu’un footballeur, s’il fait partie de la race des geeks, il risque d’avoir la même propension à prendre pour hymne une chanson ringarde qui va vous hanter jusqu’à la fin de l’année.
Billet paru en dernière page de l’Indépendant le lundi 19 décembre 2022
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