Un soupçon de fantastique dans un univers urbain : Goutte d’or, film de Clément Cogitore, détonne dans un cinéma réaliste français social et souvent sans surprise. Du milieu abordé dans ce long-métrage, les marabouts sévissant dans les quartiers populaires de la capitale, le réalisateur a atténué le propos sur une simple escroquerie en glissant quelques signes inexplicables dans un scénario écrit au cordeau, tendu et sur la brèche.
Ramsès (Karim Leklou) a plusieurs rabatteurs qui écument les rues du quartier de Barbès et de la Goutte d’Or. Ramsès est un marabout, un médium, qui contre 100 euros vous permet de communiquer avec « l’être cher qui vous manque » selon le cliché répandu. Il a pris la suite de son père, devenu fou à force de voir des démons un peu partout. Mais Ramsès a les pieds sur terre. Avec ses complices, il a mis au point une combine pour découvrir les secrets de ses « patients ». Il prétend que ce n’est qu’un travail comme un autre.
L’exploitation de la crédulité a pourtant des limites. Notamment quand Ramsès a une véritable vision qui le conduit sur un chantier. Là, il découvre le cadavre d’un gamin des rues. Il faisait partie d’une bande venue de Tanger. Le faux marabout va tout faire pour tenter de sauver ces jeunes âmes en perdition.
Méfiez-vous des djinns de Goutte d’or, film envoûtant porté par un Karim Leklou transcendé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire