Pour son premier long-métrage, Céline Devaux tente le film hybride. Plutôt spécialisée dans le film d’animation (trois de ses courts-métrages sont proposés en bonus dans la version vidéo de Tout le monde aime Jeanne, (Diaphana Vidéo), l’histoire de Jeanne mêle prises directes et courtes séquences animées. Jeanne (Blanche Gardin), est une jeune femme brillante. Chercheuse, elle tente de sauver les océans. Mais sa dernière invention se révèle être un fiasco. De « sauveuse de l’humanité » elle se retrouve bombardée « mème comique sur le net ».
Déjà assez introvertie et propice à la dépression, Jeanne s’enfonce. Criblée de dettes, elle doit se rendre à Lisbonne pour tenter de vendre l’appartement de sa mère, morte l’an dernier. Tout l’intérêt du film réside dans la petite voix intérieure de Jeanne (les séquences en animation), souvent en totale contradiction avec ses réactions. Une sorte de petit fantôme, sarcastique, négatif et parfois moralisateur, contrepoint des actions souvent décousues d’une femme de plus en plus paumée, seule et fatiguée.
A Lisbonne, elle retrouve Victor (Nuno Lopes), un ancien amant et croise un certain Jean (Laurent Lafitte), ami d’enfance mais dont elle a totalement oublié l’existence. Jean, encore plus fou que Jeanne, passé par la case dépression et qui désormais vit selon une philosophie entre anarchisme débridé, farniente et vol dans les grandes surfaces. Le film prend une autre tournure quand ces deux inadaptés de la société tentent de se rapprocher. C’est beau et finalement plein d’espoir.
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