dimanche 12 février 2023

De choses et d’autres - Stratégies d’évitement

En décembre dernier, donc, la France se mesurait au Maroc en demi-finale de la coupe du monde de football au Qatar. A l’heure où j’ai écris ces lignes, je ne connais pas le résultat. Facile, car le match n’a pas commencé. Il fut un temps où le foot et certains sports (le rugby ou la Formule 1) m’intéressaient un peu. J’aimais l’incertitude, la surprise. Pour cela, rien ne vaut le direct.

Mais à cause de mon métier, souvent, les soirs de matches ou les dimanches après-midi, lors d’un grand prix, je travaillais. Au journal. Avec dépêches d’agences en direct et parfois télé allumée. Pour profiter de l’événement, comme en direct, je programmais le magnétoscope (on parle d’il y a une vingtaine d’années) et utilisait de nombreuses stratégies d’évitement pour ne pas connaître le score final, au moment du visionnage, quelques heures plus tard, de retour à la maison. Pas toujours facile. Mais faisable.

Par chance, je ne me passionne plus du tout pour le sport. Mieux vaut pour moi, car désormais il est plus compliqué de rester déconnecté. Samedi dernier, par exemple, pendant que près de 18 millions de personnes regardaient le match contre l’Angleterre, en direct, j’étais en train de profiter des derniers épisodes de Mercredi, la série géniale de Tim Burton, sur Netflix. Mais, à plusieurs reprises, mon téléphone a bipé. Pour donner le score à la mi-temps ou le nom des buteurs. Si j’y jette un œil, terminé le suspense.

De toute manière, à la fin, les explosions des feux d’artifices et quelques klaxons dans la rue m’ont clairement indiqué qui l’avait emporté. Alors hier, la France ou le Maroc ? Vous ne l’apprendrez pas en lisant ces lignes et en toute vraisemblance, vous le savez déjà.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le jeudi 15 décembre 2022

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