Je parle souvent, ici, de conquête de l’espace, de réalité virtuelle, d’avancées technologiques en développement et même, parfois, d’exosquelettes. Mais au moins, je précise que ce ne sont que des possibilités, si la recherche et le progrès continuent sur leurs lancées.
D’autres ont moins de scrupules. Comme François Patriat, ancien élu socialiste, rallié à la Macronie. Il a justifié, sur un plateau télé, le recul, jusqu’à 65 ans, de l’âge légal de la retraite par l’utilisation d’exosquelette. Selon cet élu de profession (il a une formation de vétérinaire, mais siège à l’Assemblée nationale ou au Sénat, depuis la vague rose issue de l’élection de François Mitterrand, en 1981), les métiers sont moins physiques, désormais, car, par exemple, les couvreurs, les maçons ou les déménageurs, bénéficient du renfort d’un exosquelette.
Cette machine, que l’on porte, comme un costume, décuple les forces. Il y en a dans les films de science-fiction. Mais le plus souvent, pour des militaires, rarement pour les travailleurs.
J’en ai la preuve visuelle depuis deux jours. Un artisan refait la terrasse de la maison. Étonnamment, il n’a pas d’exosquelette. Il casse le vieux carrelage à la pioche, descend les gravats dans un seau, à la main, et monte le ciment à la pelle. Mais pour François Patriat, les exosquelettes semblent aussi accessibles que des préservatifs pour les jeunes Français de moins de 25 ans ou les sacs de billets de banque pour les députés européens.
Bref, ce représentant du peuple, avant de sortir des énormités, en public, devrait un peu plus aller voir comment cela se passe sur les chantiers. Et peut-être réviser son avis sur l’âge de la retraite et la pénibilité de certains métiers.
Billet paru en dernière page de l’Indépendant le mercredi 14 décembre 2022
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