Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Le tout publié dans l'Indépendant du Midi sous la signature de Michel Litout.
jeudi 23 avril 2020
Les « Rêveries » confinées de Ben Caillous
Quand il est dans sa petite cour à Sorède dans les Albères, le matin en buvant son café, Ben Caillous ne cesse d’admirer son oranger couvert de fruits. Des boules de couleur orange qu’il a affublées de deux pattes et d’un bec pour les transformer en petits oiseaux sur les toiles qu’il est en train de réaliser. Ils sont omniprésents dans une série commencée en plein confinement. « Ces petits oiseaux ce sont un peu toutes les pensées qu’on a durant ce confinement, confie le jeune artiste catalan. Ces toiles feront partie d’une série que j’ai intitulée « Rêveries ». Comme maintenant je passe plus de temps à la maison, j’ai davantage de dessins que prévus. » Ben Caillous, comme beaucoup dans le milieu de la culture, redoute les conséquences de ce confinement. « On devait prendre un atelier avec un ami à Céret cet été. On a abandonné. Tous les événements sont annulés. J’espère que le salon de Valmy, vers la fin septembre, sera maintenu. Cela me permettra de montrer les « Rêveries » au public. »
Autre conséquence de l’interdiction de sortir de chez soi et surtout des commerces fermés, l’impossibilité de se ravitailler en matériel. « J’ai ressorti mes vieilles toiles du garage et je fais beaucoup de croquis. Mais je n’ai rien pour encadrer. Si je montre ces travaux, ce sera du brut… » Il faut alors trouver des astuces. « J’ai fait beaucoup de dessin au lavis avec du café. Cela fait de jolis effets sur les carnets de croquis ».
En manque de visages
Le plus dur pour le peintre reste de ne plus pouvoir sortir et de voir des gens. Il aime dessiner des visages, en manque de cette matière première, il a l’impression de s’étioler. S’il lui tarde de ressortir et de dessiner d’après nature, il sait aussi que le confinement est essentiel puisque sa compagne est infirmière.
Et en éternel optimiste qui aime mettre des couleurs vives dans ses toiles, il espère qu’il ressortira du bon de cet enfermement. « La ville de Saint-Estève m’a contacté pour faire un dessin qui sera ensuite vendu aux enchères pour recueillir des fonds. Et puis au moins tout le monde se comprend et a ce confinement en commun. » Et qui sait, à force de rester face à un mur blanc et vide, un confiné va avoir envie d’accrocher une toile signée Ben Caillous pour égayer ce quotidien monotone.
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« Instants népalais », un livre reporté en juin
En 2015, Ben Caillous est allé en voyage humanitaire au Népal. Un périple au cours duquel il a réalisé de nombreuses aquarelles. De ce carnet de voyage, vu en partie au festival de la bande dessinée de Laroque-des-Albères dans les Pyrénées-Orientales, il en fait un livre, « Instants népalais ». 42 pages reprenant les aquarelles avec des légendes succinctes. La sortie du livre, aux Presses Littéraires, était prévue en mai. Là aussi le confinement a chamboulé la donne. Peut-être en juin…
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