Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Le tout publié dans l'Indépendant du Midi sous la signature de Michel Litout.
dimanche 5 avril 2020
Thriller. La mort vous guette derrière les fenêtres
New York, l’hiver. La circulation est dense sous la neige. Tout à coup une voiture devient folle et renverse une passante. A son bord un agent du FBI. La tête explosée. Un sniper caché derrière les milliers de fenêtres des immeubles bordant Park Avenue a fait mouche.
Le début du thriller « City of windows » de Robert Pobi est dense et violent. On comprend en quelques pages que ce tueur n’en est qu’à son coup d’essai, que c’est lui que les forces de l’ordre vont tenter d’arrêter tout au long des 500 pages. Sniper insaisissable jusqu’à l’entrée en scène de Lucas Page, le personnage principal du roman. Lucas est l’antithèse du héros à la James Bond ou Jack Ryan. Il souffre d’un syndrome d’Asperger et surtout, cet ancien flic de terrain, est désormais en congé longue maladie après avoir été grièvement blessé. Depuis, il s’épanouit avec sa femme en élevant des enfants maltraités avant de les adopter. Car Lucas est très amoindri. Il a perdu une jambe, un bras et un œil. Tout a été remplacé par des prothèses dernier cri, mais il n’a plus les capacités de se rendre sur le terrain.
Pourtant son ancien chef vient le chercher chez lui, car l’agent du FBI qui a perdu la vie au volant de sa voiture n’est autre que l’ancien coéquipier de Lucas. Contre l’avis de sa femme, il part donc sur place avec pour première mission de déterminer d’où le tueur a tiré. Lucas va utiliser son meilleur atout Asperger : sa capacité à transformer dans sa tête une scène de crime en succession de chiffres car « tout ce qu’il voyait, tout ce qu’il comprenait, c’était les chiffres. » Une opération décrite minutieusement par l’auteur : « Lucas leva les bras et pivota lentement sur lui-même pour absorber le paysage numéral qui pulsait dans son esprit. Il s’imprégna des nombres, agença les données en algorithmes instinctifs. C’était un processus immédiat, un automatisme inexplicable. Il se trouvait au centre d’un vortex et les lignes de code qui tapissaient la scène tournaient autour de lui à une vitesse vertigineuse. » Un flic hors normes pour un thriller où rien n’est évident. Les fausses pistes se multiplient et pendant ce temps les morts augmentent. Et là, ce ne sont pas que des chiffres…
« City of windows », de Robert Pobi, Les Arènes - Equinox, 20 €
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire