Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Le tout publié dans l'Indépendant du Midi sous la signature de Michel Litout.
mardi 14 avril 2020
BD - Le Dom Juan de la photo face aux conséquences de son inconséquence
La collection Aire Libre de Dupuis permet de grandes rencontres. Avec pour résultat une grande œuvre quand un scénariste exigeant, Denis Lapière, écrit pour un dessinateur surdoué, Dany. Histoire spécialement écrite par Lapière, « Un homme qui passe » est rempli de jolies femmes. Logique, Dany, après avoir connu le succès et la reconnaissance avec les aventures poétiques d’Olivier Rameau, s’est consacré à ce qu’il apprécie le plus : le corps de jeunes femmes.
Ses albums de gags salaces ne resteront pas dans les mémoires, par contre les amateurs de beauté garderont longtemps au fond de leurs rétines les courbes de belles dévêtues peuplant ces pages . Dany a donné ses lettres de noblesse à l’art de la pin-up.
Attention cependant, le scénario de Lapière est futé et machiavélique. Sur une île anglo-normande, en pleine tempête, Paul Berthier, célèbre photographe, sort de sa petite maison frappée par les embruns pour se tirer une balle dans la tête. Mais au moment d’appuyer sur la détente, il voit une fusée de détresse. Mourir attendra. Il saute sur son bateau et sauve une plaisancière en perdition. Kristen, jeune et jolie éditrice, venait lui demander des nouvelles de l’avancement de son prochain livre quand elle se fait surprendre par la furie de l’océan.
Paul explique qu’il a décidé de rendre hommage à toutes les femmes qu’il a aimées et photographiées. Et il raconte ces aventures exaltantes, romantiques, sensuelles et sexuelles. Des passages au cours desquels Dany croque ces conquêtes dans leur plus simple appareil. Mais « Un homme qui passe » n’est pas qu’une succession de clichés, c’est aussi un réquisitoire contre ces hommes Dom Juan, laissant derrière eux les anciennes conquêtes éplorées car tout à coup attirés par une nouvelle fille gironde.
Une BD sensuelle. Puis cruelle. Très cruelle.
« L’homme qui passe », Dupuis, 16 €
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