Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Le tout publié dans l'Indépendant du Midi sous la signature de Michel Litout.
samedi 9 mai 2020
Cinéma - Varda et Truffaut, cautions culturelles des plateformes de SVOD ?
En France, Netflix et Amazon Prime tentent de se donner une meilleure image culturelle. Les deux plateformes de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) ont étoffé leur catalogue avec des films français d’auteur de très grande qualité. Netflix mise sur François Truffaut, Amazon Prime, toujours dans la mouvance de la nouvelle vague, a remis au goût du jour presque l’intégralité de l’œuvre cinématographique d’Agnès Varda. Pourquoi les plateformes de SVOD changent d’un coup d’un seul le fond de leur catalogue ?
Bonnes et mauvaises raisons
Les naïfs estimeront que c’est pour apporter un peu plus de qualité face au très raté Marseille chez Netflix ou le racoleur Love Island animé par Nabilla chez Amazon. Les plus réalistes estiment simplement que les géants américains se préparent à remplir les obligations européennes de diffusion de 30 % d’œuvres en provenance du vieux continent.
Obligation non dérogatoire et soumise à forte amende en cas de non-respect. Sachant que les investisseurs des deux plateformes de SVOD ne sont pas spécialement des philanthropes, cette seconde explication semble la plus plausible. Reste que grâce à ces directives européennes souvent décriées, le public de Netflix et Amazon a la possibilité de découvrir des chefs-d’œuvre du cinéma français, de moins en moins diffusés à la télévision française si ce n’est Arte.
Agnès Varda sur Amazon, cela va de son premier long-métrage La Pointe Courte, tourné à Sète en 1954 avec un jeune acteur encore inconnu : Philippe Noiret aux Plages d’Agnès de 2008. On ne manquera pas l’incontournable Sans toit ni loi qui a révélé Sandrine Bonnaire ou le mythique Cléo de 5 à 7, excellente photographie de la vie d’une femme française au début des années 60. Fiction, documentaire ou essai cinématographique, avec Varda le cinéphile est comblé de A à Z.
Pour beaucoup, François Truffaut est considéré comme le plus grand cinéaste français de tous les temps. Ancien critique, il a été sévère pour ses aînés avant de bousculer la narration filmique. Ce sont 12 films qui rejoignent (pour un an seulement dans un premier temps), le catalogue de Netflix. On peut commencer par Les 400 coups avec un Jean-Pierre Léaud encore minot endossant le personnage de sa vie, Antoine Doinel. Mais on peut aussi attaquer avec Vivement dimanche, son dernier film réalisé en 1983. Un polar avec une Fanny Ardant toujours aussi époustouflante dès que le réalisateur derrière la caméra sait mettre en valeur sa classe folle. Entre ce premier et dernier film, ce ne sont que des œuvres d’anthologie qui sont proposées, de Jules et Jim au Dernier métro. Il manque quand même dans cette œuvre La nuit américaine (qui a offert à Dani son meilleur rôle au cinéma) et surtout L’homme qui aimait les femmes, avec Charles Denner. Sans doute le film le plus personnel de Truffaut.
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