samedi 9 mai 2020

Polar – Visions de cauchemar


Certains flics choisissent ce métier pour de mauvaises raisons. Imposer son autorité, abuser de son pouvoir. D’autres par contre, l’immense majorité, ont la volonté de protéger et servir leurs concitoyens. Et puis il y a les atypiques, endossant uniforme ou carte professionnelle juste pour se sauver. 
C’est le cas de Cécile Rivère, le personnage principal de « Tombent les anges », thriller magistral de Marlène Charine. Cécile est gardienne de la paix. Elle fait les nuits avec un collègue aux blagues toujours déplacées. Cécile qui a choisi la police juste pour apprendre à se battre après quelques mois passés sous la coupe d’un petit ami violent. Un traumatisme qui a laissé des traces.

Peur et désespoir 
Solitaire, Cécile souffre de TOC de plus en plus handicapants. Au point qu’elle a des doutes sur sa santé mentale quand il lui semble entendre des cris dans un appartements lors d’une patrouille. Le lendemain matin, à la fin de son service de nuit, elle retourne sur place et tombe sur le capitaine Kermarec de la criminelle. Dans cet appartement, une jeune femme s’est suicidée. Cécile le suit et a l’impression de voir le fantôme de l’ancienne infirmière. « Un frisson désagréable parcourut sa nuque. Une sensation insaisissable accompagnait la chute de la température. Celle d’une présence à ses côtés, une présence irradiant la peur et le désespoir. »
Une entrée en matière à la tonalité assez fantastique ce roman policier qui va rapidement virer au thriller. Car la suicidée, loin d’être parfaite, aurait abrégé les souffrances de nombre de ses patients âgés. La romancière, avec une maestria digne d’un vieux de la vieille, égare le lecteur sur plusieurs fausses pistes, tout en tissant une relation particulière entre la « presque » folle et le beau flic solitaire. 

« Tombent les anges » de Marlène Charine, Calmann-Lévy, 19,50 €


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