Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Le tout publié dans l'Indépendant du Midi sous la signature de Michel Litout.
mardi 5 mai 2020
Cinéma - Pinocchio rebondit sur Amazon
Si Don Quichotte symbolise l’Espagne, Pinocchio est le personnage de fiction italien le plus connu dans le monde entier. Grâce à Walt Disney, même si le conte publié par Carlo Collodi en 1881 a fait le tour du monde, le pantin de bois au nez qui s’agrandit quand il ment est connu de tous. Pourtant il intéresse toujours les artistes de son pays, les fascine plus exactement. Roberto Benigni en avait fait une adaptation en 2002, interprétant la marionnette. On retrouve ce même Benigni dans la version de Matteo Garrone, mais il a endossé cette fois les habits de Geppetto, le « papa » du pantin en bois.
Présenté à la dernière Mostra de Venise, Pinocchio, version Garrone, a connu un beau succès en salles en Italie. Il devait sortir le 18 mars en France. Sortie repoussée deux fois avant que finalement la plateforme Amazon Prime n’en rachète les droits et le programme depuis hier pour tous ses abonnés. Grand film, à l’esthétique recherchée, aux effets spéciaux virtuose, à la réalisation soignée et à la distribution de qualité, Pinocchio ne sera donc pas diffusé en salles en France. Dommage tant les images se prêtent au grand écran.
Benigni, un poème
L’histoire reste fidèle au conte originel. La magie des effets spéciaux permet simplement de donner un peu plus apparence humaine à la marionnette de bois. C’est le jeune Federico Ielapi qui a décroché le droit d’interpréter ce personnage de légende. Trucages obligent, avant chaque prise de vue, il devait passer de longues heures à se faire maquiller. Cela n’a pas entamé son enthousiasme. Et Matteo Garrone d’expliquer que « c’est un petit garçon audacieux, il n’avait pas peur dans les scènes les plus périlleuses, c’étaient nous qui, parfois, devions freiner ses élans. Il y a mis tout son cœur. » Le résultat est époustouflant. On a vraiment l’impression qu’il est en bois, mais dégage une humanité et une malice phénoménales.
Dans le rôle du pauvre menuisier, désirant si fort avoir un enfant, Roberto Benigni apporte toute son humilité doublée d’une drôlerie à toute épreuve. Un grand rôle pour un grand acteur qui porte littéralement le film, lui donnant ce côté poétique et merveilleux recherché. Le seul bémol que l’on peut trouver (outre la diffusion sur des écrans forcément trop petits), c’est le côté trop fidèle de l’histoire. Cela manque un peu de folie et d’invention. Mais on comprend qu’en Italie, il n’est pas facile de modifier ce récit connu sur le bout des doigts par toute la population.
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