Nouvelle variation dessinée sur la légende de la Bête du Gévaudan. Légende en ce qui concerne la bête. Car il n'y a pas de doute quant aux multiples morts violentes qui ont fait paniquer la population de cette région de France entre 1764 et 1767. On trouve au scénario un grand pro capable d'imaginer mais aussi d'adapter : Sylvain Runberg. Il a confié la réalisation graphique de cet album (le premier d'un diptyque) à Jean-Charles Poupard, excellent dessinateur réaliste particulièrement à l'aise dans les ambiances historiques.
On découvre les effets de ces massacres inexpliqués parmi les paysans du côté des chasseurs. Les louvetiers. Car à la base, tout le monde est persuadé qu'il s'agit simplement d'un loup un peu plus gros, intelligent et féroce que la moyenne. Mais comme il semble ne pas sentir les balles, la rumeur populaire commence à lui prêter des pouvoirs surnaturels. Le diable est vite convoqué...
Envoyé sur place par le roi en personne, François Antoine, chasseur émérite, avant d'imposer ses méthodes, devra faire avec la mauvaise humeur des autres louvetiers et des gendarmes locaux. Avec l'aide de son fils, jeune et de plus en plus inquiet face à la tournure que prend cette chasse, il va finalement ramener une dépouille à Paris. Mais est-ce la véritable bête ? Si l'on regrette quelques longueurs et répétitions dans le récit, on est cependant subjugué par les dessins et l'ambiance, ténébreuse et inquiétante, qui se dégage de l'album.
"Les griffes du Gévaudan" (tome 1), Glénat, 64 pages, 15,50 €
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