Les personnages principaux du nouveau roman de David Foenkinos croisent la mort. Et leur vie n’en est que plus heureuse.
En pleine semaine de remaniement ministériel, le roman La vie heureuse de David Foenkinos apporte un éclairage intéressant sur la formation de ces équipes chargées de se mettre au service de la Nation. Même si ce n’est pas le cœur de l’histoire, cette plongée dans la vie d’un ministère et de ses équipes de conseillers est édifiante. Amélie, directrice de cabinet du secrétaire d’État au Commerce extérieur, est chargée de recruter quelques pointures pour épauler ce membre du premier gouvernement sous l’ère d’Emmanuel Macron. Elle a l’idée de proposer un poste à Éric Kherson, directeur commercial de Décathlon, qu’elle a connu au lycée à Rennes. Éric, séparé, y voit l’occasion de se relancer professionnellement. Amélie ne regrette pas son choix tant il est bosseur.
La bascule a lieu à Séoul. Le binôme doit rencontrer le PDG de Samsung pour vendre l’installation d’une usine en France. Éric, après une nuit de flirt avec Amélie, ne va pas au rendez-vous. Il est en plein doute existentiel : « Au fond, cette réunion avec Samsung n’avait aucun intérêt. Il se mentait. Jouait un rôle, rien de ce qu’il vivait n’avait la moindre saveur. […] Il ne voyait tout simplement plus le sens de ce qui lui apparaissait comme une épuisante comédie. » En déambulant dans Séoul, il découvre un nouveau concept qui fait fureur en Asie : l’organisation de ses propres funérailles, avant l’échéance fatale. Se voir mort, pour mieux vivre, après.
S’il est beaucoup question de bonheur, de vie heureuse et d’épanouissement personnel dans ce roman, paradoxalement le sujet central reste la mort. Cette fin inéluctable, que l’on n’ose pas regarder ni même envisager. Le message est simple : apprivoisez votre mort et vous profiterez pleinement de ce qu’il vous reste à vivre. Un peu angoissant, mais salutaire d’après l’auteur.
« La vie heureuse » de David Foenkinos, Gallimard, 208 pages, 19 €
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