À la mort de son père, François Garde décide d’élucider le mystère de l’oncle d’Australie. Marcel Garde, exilé en 1900 à l’autre bout du monde par sa famille.
Quand François interroge son père sur cet aventurier, le seul de la lignée qui a osé quitter la France, il avoue ne rien savoir. Pour une bonne et simple raison : si Marcel est parti, c’est pour éviter un scandale qui aurait nui à la réputation des Garde, famille d’industriels de Provence. Voilà pourquoi François Garde a entamé, il y a près de dix ans, ce roman-récit-enquête. Sans témoignages directs, il va tenter d’imaginer les circonstances de ce départ et les premiers mois de la vie aux antipodes.
La fiction vient alors au secours de l’histoire familiale. Même si le résultat ne satisfait pas l’écrivain. « De ces vies préexistantes, écrit-il à propos de quelques-uns de ses parents, je ne suis que le scribe, et non le grand ordonnateur. […] Hélas, je ne peux écrire que sur des fragments. Des ruines de cette vie, extraire les morceaux épars d’un récit. Je suis un faussaire faisant négoce de vestiges qui ne lui appartiennent pas. » Cela donne pourtant des pages sublimes sur l’exil, la perte de la famille, la volonté de s’en sortir, malgré la difficulté de la langue et face à l’injustice. Marcel, n’est « plus le fils de son père, mais le fils de lui-même, créateur et créature à la fois. Non pas orphelin ou exilé, mais né à vingt ans à la descente du bateau. » Une histoire familiale doublée d’un récit à rebondissements.
Certaines archives permettent à François Garde de retrouver la trace de Marcel. Mais pas du tout en Australie. Son aller simple l’a bien conduit loin de la France et de sa famille, mais pour de tout autres raisons et une destination encore plus redoutable. Un roman aussi passionnant qu’un polar rondement mené.
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