Il est très compliqué de survivre en banlieue. Dans ces tours inhumaines, chaque jour est un combat contre la société. Dans ce roman graphique noir et implacable, Marl Eacersall et Henri Scala au scénario et Raphaël Pavard au dessin, racontent la vie de Fatoumata. Cette femme de ménage élève seule ses trois filles. Des horaires de travail décalés, un boulot épuisant et malgré tout l'impossibilité de payer le loyer à la fin du mois. Quand un petit dealer vient sonner à sa porte, elle craque. Elle accepte de faire la nourrice. Elle gardera dans son petit appartement une malle contenant... Elle ne sait pas quoi, mais cela lui permettra de gagner gros. Suffisamment pour payer le loyer, des pizzas à ses enfants, des vêtements à la mode et même un petit voyage.
Problème, la police veille. Espionne le réseau et un petit matin encercle la cité. Par chance Fatoumata les voit venir et cache la malle chez une amie voisine. Les dealers sont arrêtés, la nourrice aussi mais comme rien n'est découvert chez elle, elle ressort libre.
Le début de l'album raconte un fait divers comme il y en a tant actuellement. La suite se corse. Fatoumata ouvre la malle et tente de doubler le chef du réseau. Mais quand il retrouve la liberté (sur un vice de forme...), elle panique. Comment s'en sortir ?
On est plongé au cœur des trafics dans les cités, on a peur avec cette femme prise entre de multiples contradictions. Elle désire être honnête, mais ne s'(en sort pas. Elle craint les dealers, mais subit aussi la pression des policiers qui veulent qu'elle servent d'informateurs. Surtout elle est seule. Une BD très instructive, qui donne aussi un peu d'espoir dans ce monde sans foi ni loi.
"A mourir dans les bras de ma nourrice", Glénat, 104 pages, 22,50 €
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