Pourquoi aller chercher très loin des histoires invraisemblables quand il suffit parfois de raconter sa vie pour passionner et émouvoir le lecteur ? Espé, dessinateur talentueux résidant près de Foix en Ariège a longtemps mis en images les histoires des autres. Pour «Le col de Py», il a puisé dans sa vie de famille pour ce roman graphique de plus de 100 pages à forte valeur émotionnelle. Première précision, le col de Py dont il est question dans cette histoire n’a rien à voir avec la route qui mène au petit village de montagne des Pyrénées-Orientales. Mais les Pyrénées sont omniprésentes malgré tout. Il explique dans l’épilogue que c’est en gravissant il y a quelques années ce col de Py près de Foix qu’il a eu l’idée de ce récit.
Tout débute le 3 mai 2007. Après une petite fille, Bastien et Camille, le couple miroir de la famille d’Espé, accueillent Louis, petit garçon ardemment désiré. L’aide du Papy Mais en sortant de la maternité, Camille est en pleurs. Le médecin a détecté une malformation cardiaque au bébé. Ce qui devait devenir une vie de famille épanouie se transforme en longue crise d’angoisse au fil des semaines puis des mois. Louis risque à tout moment une crise cardiaque. Le couple consulte un éminent professeur à Toulouse.
Le bébé doit être surveillé en permanence, en espérant une amélioration en cours de croissance. Se pose alors le problème de la garde. Camille est professeur, Bastien, auteur de BD. Ils ne peuvent se permettre d’arrêter de travailler. Et les nounous fuient dès qu’elles apprennent la maladie de Louis. Alors Camille accepte l’offre de son père, Pablo, de venir trois jours par semaine les soulager. Trois jours épuisants pour le papy retraité mais qui lui redonnent un tonus incroyable pour affronter le lundi, jour de sa chimio hebdomadaire.
Un bébé malade, son grand-père atteint d’un cancer… Il y a des sujets plus gais à traiter. L’auteur raconte ses doutes face à la médecine, le désespoir de sa femme, le courage de Louis et surtout le fantastique et salvateur optimisme de Pablo. Ce fils d’immigré, gitan sédentarisé, n’a pas son pareil pour détendre l’atmosphère et rendre la vie plus belle. La vie, voire la mort.
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