À peine trois semaines depuis la fin du confinement et on a clairement l’impression que tout est en train de redevenir exactement comme avant. Oublié le calme du confinement, quand la peur diffuse du virus muselait tous les importuns. Par exemple, durant le week-end prolongé de Pentecôte, dans mon village, les nuits ont été perturbées par des motos passant à pleine vitesse et moteur ronflant dans la rue principale, des voisins au balcon, discutant bruyamment avec des connaissances qui restaient sur le trottoir avec la musique à fond sortant de leurs smartphones.
Le pire étant cette voisine qui décide d’appeler sa famille à l’autre bout du globe à 2 h 40 du matin. Rien de répréhensible, si ce n’est qu’elle fait ça du balcon, en parlant tellement fort (comme si elle voulait qu’on l’entende en direct à 10 000 km) que toute la rue profite de ses retrouvailles. Bref, le monde d’après ressemble à celui d’avant, en pire…
Mais le véritable signal du retour aux affaires reste l’arrivée dans la boîte aux lettres d’une profusion de prospectus publicitaires. Ceux, copieux, débordant de promotions, des grandes enseignes généralistes (l’une d’entre elles nous propose pas moins de « 50 variétés de saumon »…) mais aussi des autres magasins, moins chanceux et qui, comme les coiffeurs ou les libraires, ont du rester portes closes durant ces deux très longs mois. Le consumérisme de masse a survécu. Bonne ou mauvaise chose, chacun a son opinion. Aussi tranchée que l’utilisation de la chloroquine.
Cela ne va pas m’empêcher de changer de canapé et de télé, deux des ustensiles qui ont le plus été sollicités dans la maison durant le confinement.
Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le 2 juin 2020
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