Ce week-end, la convention citoyenne pour le climat va définitivement valider ses ultimes propositions après neuf mois de débats. Parmi l’inventaire à la Prévert (reprise du verre consigné, diminution de la vitesse maximale sur les autoroutes, mise à la diète des carnivores...), on trouve cette proposition qui s’annonce assez folklorique si elle est adoptée. La convention pour le climat voudrait « limiter le recours au chauffage et à la climatisation à respectivement 19 ºC et 30 ºC ».
Les frileux vont devoir enfiler trois couches de laine pour supporter une telle mesure. Car, si cette idée devient loi, on ne pourra plus chauffer sa maison s’il ne fait pas moins de 19 °C dehors. J’imagine déjà les brigades anti-chauffage qui vont sillonner les rues des villes. Thermomètre dans une main, œil rivé sur les cheminées de l’autre, les agents vont traquer les énergivores.
Une fumée suspecte au-dessus des toits alors que la température est à 19,1 °C ? C’est, direct, l’amende de 135 euros. Et pas de justification oiseuse sur le fait qu’il faut du temps pour que la cheminée chauffe toute la bâtisse. Ils auront aussi accès, en direct, aux compteurs linky.
Dans cet appartement, la consommation explose, pas de doute, ce sont les radiateurs électriques qui fonctionnent à plein régime. En été, quand il fait 29 °C, sans le moindre souffle de vent, les fenêtres fermées dénonceront de facto les renégats qui ont osé pousser la clim avant les 30 °C réglementaires.
Mais, je me fais peur inutilement, car même si cette mesure est votée, les avocats se feront un plaisir de la rendre inapplicable, sur la simple question insoluble de la différence entre température réelle et ressentie.
Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le 20 juin 2020
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