lundi 14 septembre 2015

BD : Rentrée résolument "comics"

Si la BD Franco-belge a encore de beaux jours devant elle, le comics américain a de plus en plus d’adeptes. Et il n’est plus spécifiquement réalisé par des auteurs outre-atlantique.

comics, orphelins, recchioni, mammucari, gaiman, russell, glénat, delcourt"Orphelins” des Italiens Robert Recchioni (scénario) et Emiliano Mammucari (dessin) ont sans doute beaucoup aimé le film “Starship Troopers” de Paul Verhoeven. Comme dans le long-métrage, la terre est attaquée par des aliens et des commandos de jeunes terriens sont envoyés sur des planètes hostiles pour “botter le cul à ces monstres”. À la différence que les auteurs ont apporté beaucoup plus de soin aux personnalités composant le groupe de combattants. Tout débute par un flash. Une grande lumière blanche qui rend aveugle et sourd des millions d’Humains. L’attaque, un rayon, vient du fin fond de l’espace. Les différents pays s’unissent pour répliquer. Et profitent de la recrudescence d’orphelins pour les enrôler de force, malgré leur jeune âge, dans des bataillons d’élite. La première partie montre ces enfants originaires d’Espagne (Madrid et Barcelone), paumés, seuls, largués en pleine nature, obligés de tuer pour survivre. D’apprendre la solidarité aussi. Quelques années plus tard, les rares survivants forment un commando redoutable. Ils seront en première ligne pour se battre contre les extraterrestres, sortes d’ours en cristal, furtifs et puissants. 200 pages au rythme soutenu (format comic oblige), avec quelques superbes inventions sur la planète ennemie, notamment une réplique de la Sagrada familia de Barcelone tout en cristal.
comics, orphelins, recchioni, mammucari, gaiman, russell, glénat, delcourtL’étrange vie de Nobody Owens” est l’adaptation en BD du roman de Neil Gaiman paru chez Albin Michel. L’auteur s’est logiquement chargé de la transposition, déjà connu pour les séries “Sandman” et “Coraline”. Craig Russell a dessiné une aventure et la bible de cet univers, laissant plusieurs autres auteurs jouer avec Nob’. Une nuit, un tueur assassine toute une famille. Le père, la mère, la fille. Mais arrivé dans la chambre du petit dernier, le lit est vide. Il s’est réfugié dans un cimetière. Là, un couple de défunt décide de la protéger et de l’adopter. L’enfant devient Nobody Owens et va grandir entre tombes et chapelles, avec pour seuls compagnons des spectres et Silas, inquiétant homme en noir qui ne sort que la nuit. Entre récit fantastique et conte gothique, des histoires courtes permettent de comprendre comment le petit garçon va se forger une personnalité. Il descendra au plus profond des entrailles du cimetière pour un face-à-face avec une vouivre. Au pays des goules, il manquera mourir sans l’intervention d’un loup-garou (une louve en l’occurrence). Il parvient même à se faire une amie, une petite fille téméraire, prête à croire tout ce que raconte Nob’. Car s’il voit les spectres, pour elle ils restent invisibles. Reste le fil rouge de l’album : le tueur du début qui est toujours sur les traces de l’enfant. Mais ce sera pour le second tome annoncé début 2016...

Orphelins” (tome 1), Glénat, 14,95 euros

L’étrange vie de Nobody Owens” (tome 1), Delcourt, 19,99 euros.

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