L'idée de l'album est excellente : faire une critique sans concession des grands propriétaires des domaines viticoles bordelais. Malheureusement le résultat n'est qu'à moitié convaincant tant le personnage principal de cette BD d'Isabelle Bunisset (scénario) et Giuseppe Liotti (dessin) est insupportable. Sans compter avec la love story qui conclu cet album comme un cheveu sur la soupe (ou un vin bouchonné si l'on veut rester dans le domaine du cliché viticole). Annabelle, jeune divorcée, journaliste dans un grand magazine parisien, est envoyée pour un reportage de trois mois dans le Bordelais. Elle doit faire les portraits dithyrambiques des familles détenant les plus grands crus de la région. Elle découvre une société repliée sur elle-même, maniant la méchanceté avec brio, sans pitié pour les concurrents et bouffie de la renommée mondiale de ses vins. Ce serait savoureux si celle qui les dénonce n'était pas aussi détestable qu'eux. Grande bourgeoise en permanence dans l'ironie, rien n'importe plus que ses chaussures de luxe, ses tenues trop élégantes pour être honnêtes et ses anxiolytiques (la vie est tellement dure...) Et le pire : elle est la fille honteusement pistonnée du grand patron du magazine. Si Annabelle existait dans la vraie vie, on n'aurait qu'une envie : lui botter le cul !
« Vin, gloire et bonté », Glénat, 19,50 €
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